Sur ce superbe album de piano solo, "Ode to Duke Ellington", qui date de 1973, il commence par "Impressions on a caravan", et c'est un peu comme Matisse citant Delacroix : un miracle de beauté et de subtilité !
lundi 31 août 2009
Caravan (2)
Quand Abdullah Ibrahim, alias Dollar Brand, rend hommage à Duke Ellington, l'une de ses principales influences, il ne se contente pas de jouer les standards du Duke. Il les arrange à sa sauce, y incorpore ses autres influences (Monk, la musique des townships) et aussi ses propres compositions.
Sur ce superbe album de piano solo, "Ode to Duke Ellington", qui date de 1973, il commence par "Impressions on a caravan", et c'est un peu comme Matisse citant Delacroix : un miracle de beauté et de subtilité !
Sur ce superbe album de piano solo, "Ode to Duke Ellington", qui date de 1973, il commence par "Impressions on a caravan", et c'est un peu comme Matisse citant Delacroix : un miracle de beauté et de subtilité !
dimanche 30 août 2009
Caravan (1)
Quand on est petit garçon et qu'on entend le mot "caravan", on pense tout de suite à ça :
Il faut un peu de temps et de culture supplémentaires pour avoir à l'esprit la même chose que Duke Ellington quand il a composé ce morceau (avec Juan Tizol et Irving Mills), c'est à dire ça :
Ce célébrissime thème évoque en effet le balancement lent des dromadaires, et c'est exactement le but recherché, ce qui n'est pas le cas dans le Bolero de Ravel, rappelons-le !
On a tous, quand on est amateur de jazz, différentes versions de ce standard en tête. Tout au long de la semaine, j'en mettrais quelques-unes, parmi mes préférées, en écoute.
La première qui me vienne spontanément à l'esprit et à l'oreille c'est la version de Wes Montgomery dans "Movin' Wes". Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ici les dromadaires semblent plutôt en train de sprinter pour arriver le premier à l'oasis. Jugez-en :
Il faut un peu de temps et de culture supplémentaires pour avoir à l'esprit la même chose que Duke Ellington quand il a composé ce morceau (avec Juan Tizol et Irving Mills), c'est à dire ça :
Ce célébrissime thème évoque en effet le balancement lent des dromadaires, et c'est exactement le but recherché, ce qui n'est pas le cas dans le Bolero de Ravel, rappelons-le !
On a tous, quand on est amateur de jazz, différentes versions de ce standard en tête. Tout au long de la semaine, j'en mettrais quelques-unes, parmi mes préférées, en écoute.
La première qui me vienne spontanément à l'esprit et à l'oreille c'est la version de Wes Montgomery dans "Movin' Wes". Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ici les dromadaires semblent plutôt en train de sprinter pour arriver le premier à l'oasis. Jugez-en :
mercredi 26 août 2009
François Roudot. Adieu l'artiste !
Dieu n'existe pas...
... sinon François Roudot serait encore parmi nous et continuerait à nous éblouir par sa culture, son humour et ses merveilleux dessins sur son "L'ivre d'image".
En hommage attristé, je mets en lien l'une des premières pages de son blog qui me l'ait fait apprécier et d'où est tiré le superbe croquis ci-dessus : la chronique, en dessin d'un concert de Steve Coleman.
Dieu n'existe pas, non...
... ou alors c'est un con !
dimanche 23 août 2009
Ah, ah, ah oui vraiment...
... Albert Roussel est épatant !
Vous avez peut-être remarqué, quand je veux parler d'une musique sublime, il faut toujours que je fasse le con pour compenser. La musique d'Albert Roussel est tellement belle que cette note a de forte chance de dépasser les limites que j'essaye de m'impartir.
Contrairement à Jean Cras, dont j'ai déjà parlé, qui était un marin compositeur, Albert Roussel était un compositeur marin.
Euh... je ne suis pas sûr d'avoir été bien clair. Je m'explique !
Jean Cras a navigué toute sa vie, et a composé en même temps, donc loin de Paris. Albert Roussel, lui, a quitté la marine pour composer, ce qui explique sa relative notoriété. Un jour, il a rendu la pelle, le seau et le pompon rouge (j'exagère, il était officier !), il a vidé le sable de ses oreilles et s'est mis à étudier le contrepoint (une mesure à l'endroit, une mesure à l'envers...).
Oui, oui, le contrepoint ! Autant dire qu'il n'est pas un dynamiteur de formes comme Debussy. Mais il possède une sensibilité qui l'en rapproche. En gros, si Debussy avait écrit des symphonies (loin de lui cette idée !), elles auraient probablement sonné comme celle d'Albert Roussel.
Jugez-en par vous-même avec ce qui suit (1ère symphonie) :
Mais ce n'est pas par ses symphonies, aussi belles soient-elles que j'ai découvert Albert Roussel.
C'est par là, flûte !
Pardon !
C'est par la flûte... traversière, pour laquelle il a écrit de merveilleuses pages de musique de chambre : sérénade pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe (1925), trio pour flûte, alto et violoncelle (1929), et cet "Elpenor" pour flûte et quatuor à cordes (1937, soit l'année de sa mort), ce dernier étant un poème radiophonique (à cette époque, "poème" et "radio" n'étaient pas si antithétiques) :
Une petite photo pour terminer ?
Oups ! Mon doigt a glissé.
Je sais, c'est intolérable ! Je demande pardon à tous les amateurs d'Albert Roussel. Voilà sa vraie trombine :
Allez, bon vent ! Et, promis, si un jour je parle d'Annie Cordy, je serai sérieux comme un pape !
Vous avez peut-être remarqué, quand je veux parler d'une musique sublime, il faut toujours que je fasse le con pour compenser. La musique d'Albert Roussel est tellement belle que cette note a de forte chance de dépasser les limites que j'essaye de m'impartir.
Contrairement à Jean Cras, dont j'ai déjà parlé, qui était un marin compositeur, Albert Roussel était un compositeur marin.
Euh... je ne suis pas sûr d'avoir été bien clair. Je m'explique !
Jean Cras a navigué toute sa vie, et a composé en même temps, donc loin de Paris. Albert Roussel, lui, a quitté la marine pour composer, ce qui explique sa relative notoriété. Un jour, il a rendu la pelle, le seau et le pompon rouge (j'exagère, il était officier !), il a vidé le sable de ses oreilles et s'est mis à étudier le contrepoint (une mesure à l'endroit, une mesure à l'envers...).
Oui, oui, le contrepoint ! Autant dire qu'il n'est pas un dynamiteur de formes comme Debussy. Mais il possède une sensibilité qui l'en rapproche. En gros, si Debussy avait écrit des symphonies (loin de lui cette idée !), elles auraient probablement sonné comme celle d'Albert Roussel.
Jugez-en par vous-même avec ce qui suit (1ère symphonie) :
Mais ce n'est pas par ses symphonies, aussi belles soient-elles que j'ai découvert Albert Roussel.
C'est par là, flûte !
Pardon !
C'est par la flûte... traversière, pour laquelle il a écrit de merveilleuses pages de musique de chambre : sérénade pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe (1925), trio pour flûte, alto et violoncelle (1929), et cet "Elpenor" pour flûte et quatuor à cordes (1937, soit l'année de sa mort), ce dernier étant un poème radiophonique (à cette époque, "poème" et "radio" n'étaient pas si antithétiques) :
Une petite photo pour terminer ?
Oups ! Mon doigt a glissé.
Je sais, c'est intolérable ! Je demande pardon à tous les amateurs d'Albert Roussel. Voilà sa vraie trombine :
Allez, bon vent ! Et, promis, si un jour je parle d'Annie Cordy, je serai sérieux comme un pape !
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