Non, non, ce n'est pas une déclaration d'amour à la rade de Brest !
C'est de la Seine dont il s'agit.
En 1937 est organisée à Paris une exposition "des arts et techniques appliqués à la vie moderne".
Le pan musical de cette exposition présente des "fêtes de la lumières", en nocturne sur la Seine, alliant jets d'eau, spectacle pyrotechnique et musique (diffusée par des hauts parleur).
De nombreux compositeurs français ont composé pour cette occasion.
Poulenc y a présenté deux marches et un intermède, mais la seule oeuvre marquante est celle d'Olivier Messiaen : "Fête des belles eaux" pour six ondes Martenot".
Pourquoi six ? Tout simplement : cet instrument (ancêtre du synthétiseur) ne peut jouer qu'une note à la fois, il en fallait donc plusieurs pour créer des accords et des contrepoints.
Détachée de son pendant visuel spectaculaire, cette musique garde son autonomie, elle incite à la méditation et à la rêverie. Je lui trouve, quant à moi, un côté apaisant et reposant après le bruit et la foule des "Tonnerres de Brest".