lundi 2 juillet 2007

Pannonisons Pannonica !


Mais qui est cette Pannonica dont on retrouve le nom dans une vingtaine de titres de jazz et que l'on voit au bras de Monk sur la photo ci-contre ? Une mécène ?
Oui mais plus que ça !
La baronne Pannonica de Koenigswater a donné beaucoup plus que de l'argent aux musiciens de jazz, elle leur a donné tout son temps, toute son admiration, tout son amour, et elle a souvent payé de sa personne. Parker, miné par la drogue, viendra mourir chez elle ; Monk y passera les neuf dernières années de sa vie, pratiquement sans sortir.
Un jour où Bud Powell, qu'elle hébergait alors qu'il était en pleine déprime, disparait, elle ratisse tout New-York pour le retrouver. Quand Coleman Hawkins est alité chez lui (il fait des malaises épileptiques et refuse d'être hospitalisé), elle le visite régulièrement et remplit son réfrigérateur.
Toutes les nuits elle fait la tournée des clubs de jazz au volant de sa Bentley et tous les musiciens l'adorent.
Un soir, elle se fait arrêter avec Monk. Monk, dans ces cas-là a toujours un comportement des plus suspects : il se pétrifie, refuse de parler et roule des yeux comme des boules de billard. Résultat : les flics décident de fouiller la Bentley, ils y trouvent de la marijuana. Nica décide de prendre sur elle l'accusation de possession de drogue et sera condamnée à trois ans de prison. Elle fait appel et sera finalement acquitée au bout de plusieurs années de lutte de ses avocats.
On peut dire que pour Monk elle est toujours là ; elle l'accompagne régulièrement dans ses tournées aux Etats-Unis et à l'étranger et sera à ses côtés pour ces longues dernières années ou il se referme sur lui-même. Et pourtant, le moins que l'on puisse dire c'est que Monk n'est pas à l'aise partout ! Quand on lui demande où il aimerait vivre il répond "A part New-York, le seul endroit tentant serait la lune."
En plus du célèbre "Pannonica" de Monk, en écoute plus bas( video tirée du film "Straight, No Chaser"), voici quelques autres titres en son honneur (pour les deux derniers, je ne suis pas très sûr) :
- Nica's dream d'Horace Silver
- Blues for Nica de Kenny Drew
- Nica's tempo de Gigi Gryce
- Thelonica de Tommy Flanagan
- Nica raga de Hugo Chavez Shankar
- Joy for Nica de Régine Desforges

2 commentaires:

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  2. merci pour l'article, on en apprend tout les jours!

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