Il est plus d'un artiste de jazz qui a suivi l'exemple de Charlie Parker de jouer avec un orchestre à cordes. L'idée de base est commerciale : il s'agit de "mettre le génie à la portée du grand public". Le résultat est parfois excellent, et ce fut le cas pour Bird, un accompagnement banal peut parfois mettre en valeur le soliste, comme un magnifique joyau posé sur un sopalin, un tableau de maître accroché sur un mur de parpaings... Mais attention, le soliste doit vraiment être exceptionnel, sinon on obtient la pire daube qui soit ! Autre exemple de réussite : Dinah Washington, dont les albums avec orchestre sont vraiment magnifiques tant ils mettent sa singulière voix en valeur.
Et puis il existe une autre voie, certes moins empruntée, mais plus intéressante : l'artiste qui arrange lui-même la partition de l'orchestre pour l'intégrer à son discours, de façon créative et non commerciale. Ce fut le choix d'Alice Coltrane, à deux reprises au moins. D'abord sur l'album "Infinity" de John Coltrane, où elle ajouta, à la grande stupeur indignée des puristes coltraniens, des arrangements de cordes après la mort de John. Ensuite sur l'album "World Galaxy", sous-titré "Alice Coltrane with strings". Sur ces deux albums elle a fait un travail formidable, inspirée par les compositeurs du début du vingtième siècle, Debussy en tête.
En voici un exemple, tiré de "World Galaxy" : "Galaxy in Turiya".
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