dimanche 20 septembre 2009

L'ivre d'images sur son nuage

Quand j'ai appris la terrible nouvelle, le décès de François Roudot, alias Roudodoudourou, une chape de tristesse s'est abattue sur moi. Presque un mois s'est écoulé et cette tristesse est toujours là. Aussi, au moment de lui rendre hommage au sein du Z-Band, de lui choisir un disque pour l'au-delà, la musique qui me venait à l'esprit n'était pas du jazz, musique rarement mélancolique, mais plutôt du classique, ou bien les ballades déchirantes de Nick Drake.
Et puis, je me suis souvenu d'une voix charriant des torrents d'émotion : celle de Billie Holiday.
Quand le Z-Band préparait son rendez-vous trimestriel sur les voix féminines, François râlait (gentiment, comme à son habitude) parce-que j'avais choisi Jeanne Lee avant lui, et se demandait s'il n'allait pas choisir "Billie Holiday, carrément !". Je lui avais alors répondu que j'adorerais lire sa prose, magnifiquement lyrique, sur la grande Billie.
C'est donc moi qui vais devoir m'y coller, mais je resterais humble, car je suis loin d'avoir le talent de François. Je crois bien, d'ailleurs, que je vais laisser Billie parler... carrément !

Une petite explication, quand même sur le choix d'un disque, "Lady in Satin" dont les arrangements sont d'une platitude absolue, sirupeux à souhait. Tout simplement : avec un tel accompagnement, la voix de Billie est comme un diamant qui se détache d'une gangue de fange, on n'entend qu'elle et on oublie tout le reste. Rappelez-vous, l'effet était le même avec le "Wonderful World" de Louis Armstrong, avec Dinah Washington ("It's Magic") et aussi avec "Charlie Parker with strings", tous ces enregistrements qui ont fait hurler les puristes, mais qui ont fait apprécier ces sublimes voix au plus grand nombre, et qui restent encore très écoutés aujourd'hui.

Cher François, ce n'est pas un disque que je voudrais t'envoyer, sur ton nuage. C'est cent, mille, et plus encore. N'oublions pas que, comme le dit si bien Woody Allen, "l'éternité c'est long, surtout vers la fin !", et il ne sera pas dit que j'ai laissé partir un ami sans au moins un disque de Monk ! En voici un qui me plait particulièrement : "Thelonious alone in San Francisco", qui présente... comment dire ? Monk tout seul à San Francisco, quoi !
Le morceau extrait ci-dessous a la particularité de n'avoir jamais été rejoué ensuite par Monk. Il est juste pour toi...

 Thelonious Monk



D'autres membres du Z-Band rendent hommage à François Roudot.
Allez donc faire un tour sur :
Ptilou's blog
Jazzques
JazzOcentre
Jazz à Paris
Jazz Frisson
Belette & Jazz
Maître Chronique
Z et le Jazz
The Backstabber

3 commentaires:

  1. Plaisir de ce Monk calme et zen pour accompagner de bonnes ondes... vers l'Ivre d'image.

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  2. Écouter Billie, c'est toute l'émotion à l'état brut. Sa voix est éternelle...

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  3. "Une voix charriant des torrents d'émotion"... on ne peut pas mieux dire. Beau choix.

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