Tout commence avec la superbe composition "Half-mast inhibition" (half-mast signifiant "à mi-mât" et aussi "en berne", je crois que l'on peut y voir une allusion sexuelle, bien que je serais bien en peine de dire laquelle !), que Mingus porte en lui depuis ses 18 ans et qu'il avait laissée inachevée pendant une vingtaine d'années pour finalement l'enregistrer sur l'album "Pre-Bird".
La voici :
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Ce morceau préfigure les deux chefs d'oeuvres à venir :
- The black Saint and the Sinner Lady en 1963, dont l'argument est un ballet, et qui reste un modèle indépassable de l'arrangement en jazz, dont voici le premier "mouvement" : "Track A - Solo Dancer (Stop ! Look ! And listen.)
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- Let my Children Hear Music en 1971, pour grand ensemble, où l'on trouve notamment ce morceau : "Adagio Ma Non Troppo", entièrement basé sur une improvisation de Mingus au piano sur l'album "Mingus Plays Piano" en 1964 (soit sept ans de réflexion !).
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Dans ces disques, Mingus montre tout ce qu'il doit à Duke Ellington et à ses grandes suites pour orchestre comme "Black, Brown and Beige".
Il est aussi symptomatique qu'il ait dit de ces deux enregistrements, après la parution de chacun d'entre eux qu'il les considérait comme ce qu'il avait fait de mieux !
Je tiens, pour ma part, l'album "Black Saint Sinner Lady" pour l'un des sommets de l'art Mingusien.
RépondreSupprimerOublions l'appellation commerciale Third Steam, censée attirer les gogos en quête de respectabilité (dans le public et parmi les musiciens, dont le pourtant excellent John Lewis, oui celui du MJQ, celui qui soutenait Ornette) et parlons de compositions, de suites. On y trouve effectivement Mingus, Ornette, Duke, et pas toujours des violons.
Bonne pioche, Bill
PS : je rajoute un lien, bien sûr