Pour rappeler ce que le Free Jazz, tendance World, de Pharoah Sanders doit à Coltrane , en voici l'une des plus fantastiques illustrations : Kulu Se Mama.
Ce morceau de 18 minutes constituait la face 1 de l'album du même nom, enregistré en 1965 et sorti par Impulse en 1966.
Un album bancal, puisque la face 2, d'une quinzaine de minutes comportait deux morceaux enregistré avec le fameux quartet, "Welcome" et "Vigil", qui semblaient à des milliers d'années-lumière du déchaînement free de la face 1. Ce disque n'est jamais sorti tel quel en CD. On commencera par lui adjoindre deux morceaux supplémentaires d'une autre session, pour équilibrer ("Selflessness" et "Dusk Dawn"), puis finalement, l'album disparaîtra du catalogue pour être éclaté sur deux autres disques, "The Major Works of John Coltrane" pour la face 1 et "Transition" pour la face 2.
C'est donc cette face 1 qui m'intéresse aujourd'hui. On y trouve, en plus du quartet, Pharoah Sanders évidemment, ainsi que Donald Garett à la clarinette basse (pour la petite histoire, il s'agit de la clarinette basse d'Eric Dolphy, que les parents de celui-ci ont offert à Coltrane après la mort de leur fils), Frank Butler comme deuxième batteur, et surtout Juno Lewis au chant et aux percussions. C'est lui, Lewis, le compositeur de ce morceau, poème dédié à ses "deux mère" : sa mère biologique et sa mère la Terre. Sa psalmodie rend ce morceau étrange, obsédant, trippant, unique dans la discographie de Coltrane.
Kulu Se Mama (sur deezer)
Magnifique !
RépondreSupprimerPerso, j'ai toujours eu un peu peur de m'attaquer à l'œuvre du géant, sachant que çà risque de faire mal au porte feuille.
Mais un jour, l'intégrale va y passer !
Quand on écoute çà, on comprend que Pharoah n'a fait que d'évoluer dans l'ombre du grand Trane !