On connait tous ce phénomène de l'arbre qui cache la forêt.
Le Boléro qui cache tout Ravel, Wagner que l'on déteste pour ce tout petit bout d'opéra qu'est la chevauchée des Walkyries, Sibélius étouffé sous sa valse triste, Saint-Saëns réduit à son carnaval des animaux.
Pour Berlioz, à mon avis, l'arbre c'est cette marche hongroise de la damnation de Faust. Vous ne voyez pas ? Mais si, rappelez vous, Louis de Funès en chef d'orchestre dans la grande vadrouille.
Voilà un film qui perpétue le cliché d'un Berlioz pompeux, grandiloquent, martial.
Martiale cette musique ? Forcément ! Il s'agit d'une marche militaire, tout de même !
Eh bien cette marche de cinq minutes, sensée évoquer le passage d'une troupe de soldats ne devrait pas être tout ce que l'on connait de la damnation de Faust ! En plus, elle est jouée comme si elle constituait l'ouverture de l'oeuvre, alors qu'elle n'arrive normalement qu'après deux morceaux chantés d'une grande finesse.
Pour exemple, voici ce que moi je retiens, entre autres merveilles, de la musique de Berlioz : "Le spectre de la rose", tiré des "Nuits d'été".
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