Une petite merveille de vidéo : le Chico Hamilton Quintet en 1958. Dans les quintets de Chico sont passés une multitude d'excellents musiciens dont le moindre n'est pas Eric Dolphy (je suis incapable de dire si c'est lui ou Buddy Collette qui joue de la flûte sur ce morceau). Parmi les guitaristes qui ont joué avec lui, citons Jim Hall, Gabor Szabo, Larry Coryell, excusez du peu ! Ici apparemment, il s'agirait de John Pisano.
La musique de Chico est souvent colorée, envoûtante, et c'est largement le cas ici. Laissez-vous hypnotiser !
vendredi 28 mars 2008
lundi 24 mars 2008
Je crois que le printemps existe
"You must believe in Spring"(1977) est l'un des plus beaux albums de Bill Evans que je connaisse. C'est, en tout cas, celui que j'écoute le plus souvent.
En gros, c'est la quintessence du piano jazz romantique, du miel pour calmer l'ours qui est en vous, un baume pour toutes les blessures de la vie, un refuge pour s'abriter des giboulées de mars.
J'ai précédemment mis en écoute "The peacoks", tiré de cet album. Voici maintenant une reprise du thème de M.A.S.H : "le suicide, ça fait même pas mal !" (quelque chose comme ça...) :
En gros, c'est la quintessence du piano jazz romantique, du miel pour calmer l'ours qui est en vous, un baume pour toutes les blessures de la vie, un refuge pour s'abriter des giboulées de mars.
J'ai précédemment mis en écoute "The peacoks", tiré de cet album. Voici maintenant une reprise du thème de M.A.S.H : "le suicide, ça fait même pas mal !" (quelque chose comme ça...) :
jeudi 20 mars 2008
Faisons comme si de rien n'était
bon, j'avoue... là, je suis un peu trop occupé pour me creuser les méninges, mais heureusement il y a youtube ! Pour rester sur Dolphy, le voici avec le quartet de Coltrane sur un titre qui devrais faire... impression.
dimanche 16 mars 2008
Trois minutes trente de sérénité
Voici une musique à écouter dans le désert : "God bless the child" par Eric Dolphy, tout seul à la clarinette basse. Pour se délester de ses tensions, se purifier, se ressourcer... tout ce que vous voudrez.
vendredi 14 mars 2008
Célébrons, il en restera toujours quelque chose
Pour ma centième note sur ce blog, il m'est difficile de parler de quelqu'un d'autre que Monk. Il est la pierre angulaire de mon goût pour le jazz, et je suis persuadé que, si dans 300 ans on ne connait plus qu'un artiste de jazz, ce sera lui.
Parlons un peu de l'album "Underground", qui est l'un des premiers que j'ai acheté et l'avant-dernier enregistrement en studio de Monk.
On est en 1967 et Monk n'a (plus) rien d'un artiste underground, il connait un succès phénoménal depuis une dizaine d'années, enregistre pour la prestigieuse firme Columbia, et il a même eu sa photo en première page de Time Magazine ! Et pourtant, c'est son chant du cygne, son dernier enregistrement studio avec le quartet des années 60 (Rouse, Riley, Gales), ensuite il n'enregistrera plus qu'un album très décrié, en big band, arrangé par Oliver Nelson (j'y reviendrai), et entamera son déclin : 10 années noires, puis le silence total jusqu'à sa mort en 1982. Il faut dire que les gouts du public sont de plus en plus tourné vers la pop. Comble de l'ironie, ce disque, considéré donc comme le dernier chef d'oeuvre de Monk, se verra décerné une récompense aux Grammy Awards pour... sa pochette !
Le disque est évidemment superbe de bout en bout et se termine par une surprise, une nouvelle version de l'un de ses plus anciens titres, "In walked Bud", mis en paroles et chanté par le seul chanteur à la hauteur pour ce genre de morceau : Jon Hendriks. On se l'écoute ?
Parlons un peu de l'album "Underground", qui est l'un des premiers que j'ai acheté et l'avant-dernier enregistrement en studio de Monk.
On est en 1967 et Monk n'a (plus) rien d'un artiste underground, il connait un succès phénoménal depuis une dizaine d'années, enregistre pour la prestigieuse firme Columbia, et il a même eu sa photo en première page de Time Magazine ! Et pourtant, c'est son chant du cygne, son dernier enregistrement studio avec le quartet des années 60 (Rouse, Riley, Gales), ensuite il n'enregistrera plus qu'un album très décrié, en big band, arrangé par Oliver Nelson (j'y reviendrai), et entamera son déclin : 10 années noires, puis le silence total jusqu'à sa mort en 1982. Il faut dire que les gouts du public sont de plus en plus tourné vers la pop. Comble de l'ironie, ce disque, considéré donc comme le dernier chef d'oeuvre de Monk, se verra décerné une récompense aux Grammy Awards pour... sa pochette !
Le disque est évidemment superbe de bout en bout et se termine par une surprise, une nouvelle version de l'un de ses plus anciens titres, "In walked Bud", mis en paroles et chanté par le seul chanteur à la hauteur pour ce genre de morceau : Jon Hendriks. On se l'écoute ?
mercredi 12 mars 2008
J. Hendriks et sa modestie
Le problème avec la plupart des chanteurs de jazz, je veux bien dire les hommes, parce que ça n'est absolument pas vrai pour les chanteuses, c'est qu'avec leurs magnifiques voix chaudes et veloutées, on a l'impression qu'ils ne sont pas là principalement pour la musique mais plutôt, excusez ma vulgarité, je le dis comme je le pense... pour la baise ! Ils sont trop occupés par la séduction pour s'intéresser aux morceaux qu'ils interprètent et qui sont pour eux des faire-valoir.
Heureusement, il existe quelques chanteurs qui sont avant tout des musiciens. C'est bien sûr le cas de Louis Armstrong, mais je pense surtout à Jon Hendricks, dont malheureusement on trouve très peu de disques. John Hendricks s'est surtout fait connaître comme membre du trio vocal Lambert, Hendriks & Ross, mais c'est en solo qu'il est le plus passionnant (à vrai dire, je trouve les groupes vocaux plutôt ennuyeux). Hendriks n'a pas une voix à tomber par terre, mais il a une musicalité et une inventivité dans le scat qui transforment sa voix en véritable instrument soliste, d'autant plus qu'il n'occupe pas tout l'espace, il laisse aussi des solos à ses accompagnateurs. C'est d'ailleurs comme accompagnateur lui-même que je l'ai découvert, sur le fabuleux "Underground" de Monk, dont la pochette orne l'en-tête de mon blog, et sur lequel il chante "In walked Bud", sur des paroles de son cru. Il est aussi connu pour avoir chanté sur "Moanin'" avec Art Blakey & The Jazz Messengers. Lui, que je considère comme le plus grand chanteur de jazz, s'est souvent contenté de quelques apparitions éclairs sur les albums des autres.
Heureusement, il a quand-même enregistré quelques disques en leader, mais... accrochez-vous pour les trouver. Quant à moi, je n'en ai que deux, "Tell me the truth" et "Hendriks salud Gilberto" (les plus grands titres de Bossa, réécrits en anglais par Jon lui-même, qui vouait une admiration sans bornes à Joao Gilberto), et je donnerais ma douzaine d'albums de Sinatra pour un seul disque supplémentaire de Jon.
Au moment où j'écrit cette note, j'écoute "Tell me the truth" et je n'arrive pas à choisir un morceaux à mettre en écoute... Va pour "I bet you thought I'd never find you", mais plus tard j'y reviendrais, promis !
Heureusement, il existe quelques chanteurs qui sont avant tout des musiciens. C'est bien sûr le cas de Louis Armstrong, mais je pense surtout à Jon Hendricks, dont malheureusement on trouve très peu de disques. John Hendricks s'est surtout fait connaître comme membre du trio vocal Lambert, Hendriks & Ross, mais c'est en solo qu'il est le plus passionnant (à vrai dire, je trouve les groupes vocaux plutôt ennuyeux). Hendriks n'a pas une voix à tomber par terre, mais il a une musicalité et une inventivité dans le scat qui transforment sa voix en véritable instrument soliste, d'autant plus qu'il n'occupe pas tout l'espace, il laisse aussi des solos à ses accompagnateurs. C'est d'ailleurs comme accompagnateur lui-même que je l'ai découvert, sur le fabuleux "Underground" de Monk, dont la pochette orne l'en-tête de mon blog, et sur lequel il chante "In walked Bud", sur des paroles de son cru. Il est aussi connu pour avoir chanté sur "Moanin'" avec Art Blakey & The Jazz Messengers. Lui, que je considère comme le plus grand chanteur de jazz, s'est souvent contenté de quelques apparitions éclairs sur les albums des autres.
Heureusement, il a quand-même enregistré quelques disques en leader, mais... accrochez-vous pour les trouver. Quant à moi, je n'en ai que deux, "Tell me the truth" et "Hendriks salud Gilberto" (les plus grands titres de Bossa, réécrits en anglais par Jon lui-même, qui vouait une admiration sans bornes à Joao Gilberto), et je donnerais ma douzaine d'albums de Sinatra pour un seul disque supplémentaire de Jon.
Au moment où j'écrit cette note, j'écoute "Tell me the truth" et je n'arrive pas à choisir un morceaux à mettre en écoute... Va pour "I bet you thought I'd never find you", mais plus tard j'y reviendrais, promis !
dimanche 9 mars 2008
Le géant vert
Grant Green appartient au club fermé des guitaristes dont le son est immédiatement reconnaissable, un son dur, avec peu de vibrato, ce qui ne l'empêche pas de faire preuve de beaucoup de finesse, surtout dans les morceaux de blues.
Green est un musicien qui fut très sous-estimé à son époque, on lui préféra Wes Montgomery d'abord, George Benson ensuite. La postérité a remis les choses à leur place, et on reconnait maintenant qu'il jouait dans la cour des grands. Pour ma part, je le préfère à Benson en tout cas.
Pour la petite histoire, c'est le saxophoniste Lou Donaldson qui a découvert Grant Green alors qu'il jouait dans un club, et qui l'a présenté à Alfred Lion, le patron de Blue Note ; celui-ci fut si impressionné qu'il le fit enregistrer directement en leader, contrairement à son habitude de faire tourner ses découvertes comme accompagnateurs, pour les tester. Green est resté chez Blue Note jusqu'à la fin des années 60, pendant lesquelles il a enregistré d'excellents disques de soul jazz, dont deux avec la rythmique du quartet de Coltrane. On trouve ainsi sur le magnifique "Matador" (1964) une superbe version de "My favorite things" dans la version arrangée par Coltrane, avec McCoy Tyner et Elvin Jones comme accompagnateurs ! Je recommande aussi "The latin bit" (1962) dont le nom est suffisamment évocateur, et "Feelin' the spirit" (1962 aussi), sur des gospels uniquement, avec Herbie Hancock, ce qui ne gâte rien ; c'est de ce disque qu'est tiré le morceaux que je mets en écoute, "Go down Moses". Ecoutez cette finesse...
Green est un musicien qui fut très sous-estimé à son époque, on lui préféra Wes Montgomery d'abord, George Benson ensuite. La postérité a remis les choses à leur place, et on reconnait maintenant qu'il jouait dans la cour des grands. Pour ma part, je le préfère à Benson en tout cas.
Pour la petite histoire, c'est le saxophoniste Lou Donaldson qui a découvert Grant Green alors qu'il jouait dans un club, et qui l'a présenté à Alfred Lion, le patron de Blue Note ; celui-ci fut si impressionné qu'il le fit enregistrer directement en leader, contrairement à son habitude de faire tourner ses découvertes comme accompagnateurs, pour les tester. Green est resté chez Blue Note jusqu'à la fin des années 60, pendant lesquelles il a enregistré d'excellents disques de soul jazz, dont deux avec la rythmique du quartet de Coltrane. On trouve ainsi sur le magnifique "Matador" (1964) une superbe version de "My favorite things" dans la version arrangée par Coltrane, avec McCoy Tyner et Elvin Jones comme accompagnateurs ! Je recommande aussi "The latin bit" (1962) dont le nom est suffisamment évocateur, et "Feelin' the spirit" (1962 aussi), sur des gospels uniquement, avec Herbie Hancock, ce qui ne gâte rien ; c'est de ce disque qu'est tiré le morceaux que je mets en écoute, "Go down Moses". Ecoutez cette finesse...
samedi 8 mars 2008
Mettons-nous au vert
En attendant de parler plus longuement de Grant Green, voici un aperçu en vidéo de son style. Les vidéos de Green sont malheureusement rares, et celle-ci n'est qu'un extrait de concert avec Barney Kessel et Kenny Burrel, que je trouve moyennement intéressants et qui n'ont pas la Grant classe !
jeudi 6 mars 2008
Arrête, t'en fais trop !
Vous allez trouver que j'insiste lourdement, mais tant pis, cette vidéo est trop rare pour être négligée, Earth, Wind & Fire avant le disco : "Evil year" en 1973, ça dénote, ça dépote et ça m'botte !
mercredi 5 mars 2008
Ces quelques fleurs...
Attention, ce que vous allez voir ici, c'est de la bombe thermonucléaire ! Charles Mingus avec l'un de ses derniers groupes, en Italie en 1974 : "Flowers for a Lady". Mingus et son batteur inséparable Dannie Richmond font presque de la figuration, tant les solistes sont furieux : George Adams, pour commencer, au ténor, puis un fabuleux Don Pullen au piano, et enfin Hamiet Bluiett, au saxophone... baryton, si si, même s'il semble en tirer des sons plus aigus que le ténor ! Et bien sûr, le plaisir et la fascination de voir le grand Mingus "de près". Cliquez "lecture", vous serez scotchés tout de suite !
lundi 3 mars 2008
Assez de critiques stéréotypées !
Encore une fois (une fois de trop) j'ai lu une critique d'un disque de Pat Metheny titrée "Docteur Pat et Mister Metheny". Pat Metheny y était considéré comme un cas étrange de schyzophrénie musicale, pourquoi ? Parce qu'il a l'audace de ne pas toujours jouer la même musique, avec les mêmes musiciens, pour les mêmes personnes !
Effectivement, il sort alternativement un disque en trio ou en duo, dans lequel il joue une musique de haute tenue, très appréciée des amateurs de jazz, et un disque avec le Pat Metheny Group, plus orienté pop, pour lequel il est méprisé par les puristes et apprécié d'un autre public.
Et si on aime les deux facettes, alors on est quoi ? Un débile ? Un schyzo aussi ?
Metheny aime tout simplement varier, et c'est avant tout un très grand guitariste qui adore Ornette Coleman par exemple (il a joué avec lui), mais qui veut aussi jouer autre chose (il a joué "Electric counterpoint", composé pour lui par Steve Reich !). C'est aussi ça être libre !
Pour illustrer ce prétendu duellisme, voici deux extraits vidéo : le premier en duo avec son grand pote Charlie Haden (extrait malheureusement tronqué) et le deuxième avec le Pat Metheny Group plus un orchestre symphonique ! Le grand écart non ? Eh bien, pour moi, c'est toujours le même Pat et donc la même musique. Au passage, obervez bien sa fabuleuse main gauche, on dirait une araignée surexcitée qui se ballade sur le manche.
Effectivement, il sort alternativement un disque en trio ou en duo, dans lequel il joue une musique de haute tenue, très appréciée des amateurs de jazz, et un disque avec le Pat Metheny Group, plus orienté pop, pour lequel il est méprisé par les puristes et apprécié d'un autre public.
Et si on aime les deux facettes, alors on est quoi ? Un débile ? Un schyzo aussi ?
Metheny aime tout simplement varier, et c'est avant tout un très grand guitariste qui adore Ornette Coleman par exemple (il a joué avec lui), mais qui veut aussi jouer autre chose (il a joué "Electric counterpoint", composé pour lui par Steve Reich !). C'est aussi ça être libre !
Pour illustrer ce prétendu duellisme, voici deux extraits vidéo : le premier en duo avec son grand pote Charlie Haden (extrait malheureusement tronqué) et le deuxième avec le Pat Metheny Group plus un orchestre symphonique ! Le grand écart non ? Eh bien, pour moi, c'est toujours le même Pat et donc la même musique. Au passage, obervez bien sa fabuleuse main gauche, on dirait une araignée surexcitée qui se ballade sur le manche.
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