mercredi 12 mars 2008

J. Hendriks et sa modestie

Le problème avec la plupart des chanteurs de jazz, je veux bien dire les hommes, parce que ça n'est absolument pas vrai pour les chanteuses, c'est qu'avec leurs magnifiques voix chaudes et veloutées, on a l'impression qu'ils ne sont pas là principalement pour la musique mais plutôt, excusez ma vulgarité, je le dis comme je le pense... pour la baise ! Ils sont trop occupés par la séduction pour s'intéresser aux morceaux qu'ils interprètent et qui sont pour eux des faire-valoir.
Heureusement, il existe quelques chanteurs qui sont avant tout des musiciens. C'est bien sûr le cas de Louis Armstrong, mais je pense surtout à Jon Hendricks, dont malheureusement on trouve très peu de disques. John Hendricks s'est surtout fait connaître comme membre du trio vocal Lambert, Hendriks & Ross, mais c'est en solo qu'il est le plus passionnant (à vrai dire, je trouve les groupes vocaux plutôt ennuyeux). Hendriks n'a pas une voix à tomber par terre, mais il a une musicalité et une inventivité dans le scat qui transforment sa voix en véritable instrument soliste, d'autant plus qu'il n'occupe pas tout l'espace, il laisse aussi des solos à ses accompagnateurs. C'est d'ailleurs comme accompagnateur lui-même que je l'ai découvert, sur le fabuleux "Underground" de Monk, dont la pochette orne l'en-tête de mon blog, et sur lequel il chante "In walked Bud", sur des paroles de son cru. Il est aussi connu pour avoir chanté sur "Moanin'" avec Art Blakey & The Jazz Messengers. Lui, que je considère comme le plus grand chanteur de jazz, s'est souvent contenté de quelques apparitions éclairs sur les albums des autres.
Heureusement, il a quand-même enregistré quelques disques en leader, mais... accrochez-vous pour les trouver. Quant à moi, je n'en ai que deux, "Tell me the truth" et "Hendriks salud Gilberto" (les plus grands titres de Bossa, réécrits en anglais par Jon lui-même, qui vouait une admiration sans bornes à Joao Gilberto), et je donnerais ma douzaine d'albums de Sinatra pour un seul disque supplémentaire de Jon.
Au moment où j'écrit cette note, j'écoute "Tell me the truth" et je n'arrive pas à choisir un morceaux à mettre en écoute... Va pour "I bet you thought I'd never find you", mais plus tard j'y reviendrais, promis !

2 commentaires:

  1. Connaissais pas trop. J'en suis sur le cul ! Quelle voix ! quel séduction vraie, sans afféterie ! quelle flûte traversière ! Quel swing !
    Ca en envoie se reculotter un sacrée paquet !

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  2. Je n'aurais pas dit mieux !
    Le flûtiste est Hadley Caliman, surtout connu pour ses solos sur "Caravanseraï" de Santana.

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