Eh oui, c'est déjà fini, il ne reste que trois albums de Lloyd McNeil et ce sont de pures merveilles comme les trois autres.
Qu'ont-ils de différent ?
Ils sont plus orientés World, parfois proche des ambiances de Gato Barbieri ou Pharoah Sanders, en plus léger et plus poétique, et surtout avec infiniment de classe et de finesse ! On y trouve Cecil McBee à la basse, le pianiste brésilien Dom Salvador et des percussionnistes comme Nana Vasconcelos ou Dom Um Romao.
Difficile d'en dire plus, étant donné le peu d'information dont on dispose (je n'ai même pas trouvé sa date de naissance et je ne sais pas s'il est encore en vie !)...Voici en tout cas les pochettes de "Treasures" (1975), "Tori" (1978) et "Elegia" (1979), et pour terminer, un superbe morceau (parmi d'autres) qui envoie du pâté : "Samba for the animals", tiré de "Elegia".
samedi 30 août 2008
vendredi 29 août 2008
Asha fait du bien !
Je me rends bien compte que je n'en ais pas assez dit sur Lloyd McNeil. Voici donc quelques précisions supplémentaires.Pour commencer, voici la pochette du premier album, "Asha" dont vous avez déjà pu écouter deux extraits, ainsi que celle de l'album "Tanner Suite", sous-titré "Asha II". Ces deux pochettes ont étés dessinées par McNeil lui-même.
L'album "Tanner Suite" (1969) est une rareté à bien des égards. Pour commencer, il a été tiré à 1000 exemplaires seulement et a été composé spécialement pour une exposition au Smithsonian du peintre Henry Ossawa Tanner. De plus, il s'agit d'un cas rarissime, si ce n'est unique, dans le domaine du jazz, d'un duo flûte, basse. Le résultat est une pure merveille de finesse et de poésie qui doit autant à Debussy qu'à Coltrane.
Le troisième album, "Washington Suite"(1970), sous-titré "Asha III", contient lui aussi des éléments surprenants. Comme "Asha I", il s'agit d'un enregistrement en quartet mais, à la différence du premier opus, le pianiste Eugene Rush est au piano électrique, ce qui change énormément l'ambiance. Le plus surprenant est le morceau "Fountain in the circle" qui est présenté en deux arrangements très différents : l'un en duo flûte-piano, l'autre en quintet à vents !
En écoute, tiré de ce dernier album : "Home Rule".
Pour terminer, je précise que, si ces enregistrements se trouvent uniquement en vinyls, c'est parce qu'ils furent produits par Lloyd McNeil lui-même, qui tenait à contrôler l'ensemble du processus créatif. Nul doute que, s'ils étaient parus sous l'étiquette Blue Note, ils seraient plus connus et auraient étés réédités en CD. Faut-il s'en réjouir ou s'en désoler ? Je vous laisse juge... moi, j'y retourne !
L'album "Tanner Suite" (1969) est une rareté à bien des égards. Pour commencer, il a été tiré à 1000 exemplaires seulement et a été composé spécialement pour une exposition au Smithsonian du peintre Henry Ossawa Tanner. De plus, il s'agit d'un cas rarissime, si ce n'est unique, dans le domaine du jazz, d'un duo flûte, basse. Le résultat est une pure merveille de finesse et de poésie qui doit autant à Debussy qu'à Coltrane.
Le troisième album, "Washington Suite"(1970), sous-titré "Asha III", contient lui aussi des éléments surprenants. Comme "Asha I", il s'agit d'un enregistrement en quartet mais, à la différence du premier opus, le pianiste Eugene Rush est au piano électrique, ce qui change énormément l'ambiance. Le plus surprenant est le morceau "Fountain in the circle" qui est présenté en deux arrangements très différents : l'un en duo flûte-piano, l'autre en quintet à vents !
En écoute, tiré de ce dernier album : "Home Rule".
Pour terminer, je précise que, si ces enregistrements se trouvent uniquement en vinyls, c'est parce qu'ils furent produits par Lloyd McNeil lui-même, qui tenait à contrôler l'ensemble du processus créatif. Nul doute que, s'ils étaient parus sous l'étiquette Blue Note, ils seraient plus connus et auraient étés réédités en CD. Faut-il s'en réjouir ou s'en désoler ? Je vous laisse juge... moi, j'y retourne !
mercredi 27 août 2008
J'ai trouvé le Graal !
Comment ? Mais non, je n'exagère pas ! Bon, il est possible que seuls les amateurs de flûte me comprennent ! Pensez-y... désespéré que les plus grands flûtistes de jazz, tous multi-instrumentistes n'aient pas eu l'idée, ou l'envie de sortir un album uniquement consacré à la flûte, vous avez dû vous rabattre sur un musicien ayant autant de conscience artistique que Herbie Mann ! Eh bien, c'est terminé le boulevard, rauss Mann ! Passons au grand répertoire !
Euh... ne vous emballez pas quand-même, j'ai dit que j'avais trouvé le Graal parce qu'il est vraiment rare : absent du dictionnaire du jazz de chez Lafont, absent de Wikipedia, quasi-inexistant sur allmusic (son nom, la liste des albums, mais aucun texte...), alors chez les disquaires...
Lloyd McNeil, car c'était lui, est à peu de choses près l'exact contraire de Herbie Mann. C'est un artiste complet, pour ne pas dire total : il est compositeur, arrangeur, flûtiste donc, mais aussi peintre et poète et, n'ayant pas la moindre attirance pour le bling-bling, il a préféré enseigner plutôt que de se faire du fric. Il a heureusement trouvé le temps de composer et enregistrer six albums de rêve en dix ans.
Je vous en donne un extrait, car vous avez peu de chance d'en trouver sur le net et, allez tiens, pour le même prix je vous en mets deux ! Tirés du premier album, Asha (1969), un morceau lent, "St Margaret's Church" et un morceau plus enlevé, "Dig where dat's at !". Faites gaffe, quand même, tout est du même niveau et on en devient vite accro !
Euh... ne vous emballez pas quand-même, j'ai dit que j'avais trouvé le Graal parce qu'il est vraiment rare : absent du dictionnaire du jazz de chez Lafont, absent de Wikipedia, quasi-inexistant sur allmusic (son nom, la liste des albums, mais aucun texte...), alors chez les disquaires...
Lloyd McNeil, car c'était lui, est à peu de choses près l'exact contraire de Herbie Mann. C'est un artiste complet, pour ne pas dire total : il est compositeur, arrangeur, flûtiste donc, mais aussi peintre et poète et, n'ayant pas la moindre attirance pour le bling-bling, il a préféré enseigner plutôt que de se faire du fric. Il a heureusement trouvé le temps de composer et enregistrer six albums de rêve en dix ans.
Je vous en donne un extrait, car vous avez peu de chance d'en trouver sur le net et, allez tiens, pour le même prix je vous en mets deux ! Tirés du premier album, Asha (1969), un morceau lent, "St Margaret's Church" et un morceau plus enlevé, "Dig where dat's at !". Faites gaffe, quand même, tout est du même niveau et on en devient vite accro !
dimanche 17 août 2008
Fermez le ban, Joe
Je vais à nouveau sacrifier à un exercice difficile pour moi : parler d'un autre ténor que Coltrane. Vous allez me dire, si c'est si difficile, pourquoi le faire ? Pour deux raisons.
- la première : j'ai un revolver sur la tempe et on me menace de remplacer ma collec de disques de Trane par l'intégrale de Zoot Sims.
- la deuxième : ça ne serait pas juste pour Joe Henderson, étant donné que j'ai déjà fait cet effort pour Wayne Shorter et pour Sonny Rollins.
C'est donc de Joe Henderson dont il s'agit, et je l'admets, ce sera moins difficile que pour Rollins. En effet, même s'il aura fallu attendre environ 25 ans après la mort de Trane pour que l'on s'aperçoive de sa différence et de son influence, Henderson est beaucoup plus intéressant que Rollins qui, pétrifié par le génie de son ami John, a préféré sacrifier sa carrière pour sombrer dans la biguine !
Qu'est-ce qui différencie tant Henderson de Coltrane ? Le style, vous diront certains spécialistes. Moi je dirais le travail. Trane était tout simplement un forcené, capable de triturer et de pousser jusque dans ses derniers retranchements la moindre ritournelle en une sorte de tentative (à la Perec) d'épuisement d'un thème. Henderson est plus dilettante, un touche à tout de talent mais peu disposé à explorer jusqu'au bout les pistes sur lesquelles il s'aventurait.
Mais, trève de discours, voici trois extraits pour illustrer mon propos :
- Sur le premier, "El Barrio", tiré de "Inner Urge" (1964), vous aurez l'occasion de comparer directement son style à celui de Coltrane puisqu'il est entouré de McCoy Tyner et Elvin Jones.
- Le deuxième est le morceau titre de "Power to the People" (1969), dans un genre très différent.
- Le troisième, "Water", est tiré de l'album "The Elements" (1973), avec Alice Coltrane, et n'est pas sans rappeler les albums orientés World Music de Don Cherry.
Découvrez Joe Henderson!
Découvrez Joe Henderson!
- la première : j'ai un revolver sur la tempe et on me menace de remplacer ma collec de disques de Trane par l'intégrale de Zoot Sims.
- la deuxième : ça ne serait pas juste pour Joe Henderson, étant donné que j'ai déjà fait cet effort pour Wayne Shorter et pour Sonny Rollins.
C'est donc de Joe Henderson dont il s'agit, et je l'admets, ce sera moins difficile que pour Rollins. En effet, même s'il aura fallu attendre environ 25 ans après la mort de Trane pour que l'on s'aperçoive de sa différence et de son influence, Henderson est beaucoup plus intéressant que Rollins qui, pétrifié par le génie de son ami John, a préféré sacrifier sa carrière pour sombrer dans la biguine !
Qu'est-ce qui différencie tant Henderson de Coltrane ? Le style, vous diront certains spécialistes. Moi je dirais le travail. Trane était tout simplement un forcené, capable de triturer et de pousser jusque dans ses derniers retranchements la moindre ritournelle en une sorte de tentative (à la Perec) d'épuisement d'un thème. Henderson est plus dilettante, un touche à tout de talent mais peu disposé à explorer jusqu'au bout les pistes sur lesquelles il s'aventurait.
Mais, trève de discours, voici trois extraits pour illustrer mon propos :
- Sur le premier, "El Barrio", tiré de "Inner Urge" (1964), vous aurez l'occasion de comparer directement son style à celui de Coltrane puisqu'il est entouré de McCoy Tyner et Elvin Jones.
- Le deuxième est le morceau titre de "Power to the People" (1969), dans un genre très différent.
- Le troisième, "Water", est tiré de l'album "The Elements" (1973), avec Alice Coltrane, et n'est pas sans rappeler les albums orientés World Music de Don Cherry.
Découvrez Joe Henderson!
Découvrez Joe Henderson!
samedi 16 août 2008
Suite suisse, suite suisse, suite suisse
Essayez de le dire très vite six fois, pour voir !
Désolé pour la très mauvaise qualité de cette vidéo mais je n'ai pas pu résister. Il y avait si longtemps que je cherchais une vidéo de Gato Barbieri datant de l'époque où il jouait free ! Il s'agit de la "Swiss Suite" d'Oliver Nelson, qui dirige le big band et joue aussi, occasionnellement. Vers la fin c'est Eddie "Cleanhead" Vinson, plus classique que l'homme au chapeau noir, qui se pointe.
Aïe, la vidéo n'est plus disponible... Voici une maigre compensation :
Désolé pour la très mauvaise qualité de cette vidéo mais je n'ai pas pu résister. Il y avait si longtemps que je cherchais une vidéo de Gato Barbieri datant de l'époque où il jouait free ! Il s'agit de la "Swiss Suite" d'Oliver Nelson, qui dirige le big band et joue aussi, occasionnellement. Vers la fin c'est Eddie "Cleanhead" Vinson, plus classique que l'homme au chapeau noir, qui se pointe.
Aïe, la vidéo n'est plus disponible... Voici une maigre compensation :
dimanche 10 août 2008
In memoriam Johnny Griffin
Voici un exercice que je ne prise guère, mais bon... pour Johnny Griffin quand même, je vais faire un effort.
80 ans ! Si Coltrane avait vécu aussi longtemps, il ne serait mort que depuis un an et demi...
On se rappellera de Johnny, notamment pour son jeu hyper speedé, mais là, je suis plus d'humeur pour une ballade un peu triste : "Black is the color of my true love's hair", tiré de l'album "The Kerry Dancers" en 1961 :
dimanche 3 août 2008
De quoi-t'est-ce dont il s'agit ?
Alors voilà, c'est une idée du Z-Band, collectif de blogueurs dont je m'honore de faire partie depuis peu : une vidéo de jazz évoquant l'été. Bon... comme c'est ma première contribution, c'est en tremblant un peu que je vous propose la petite merveille que voici :
Mais, mais... qu'est-ce que c'est que ça ? Aïe, aïe, aïe, la boulette ! Non, les gars, je vous jure, j'ai pas fait exprès, mon doigt a dérapé, je nettoyais ma souris et le clic est parti tout seul ! Qu'est-ce que c'est au fait ? George Duke... ben mon colon, il a mal tourné, moi qui ne l'ai connu que chez Zappa ! Enfin bon, pour le coup ça fait plutôt estival non ? ... Non, ça le fait pas ? Au moins c'est de la daube qui ne se prend pas la tête ! A choisir, ça vaut bien... Ohpopop, attention terrain glissant mon garçon, ne va pas te griller pour ta première participation, c'est déjà bien assez mal engagé !
Qu'est-ce que j'vais faire pour rattraper le coup ? Allez... j'ai ça sous la main depuis un moment, c'est bien du jazz, ça s'appelle Summertime (si c'est pas l'été alors, je veux bien passer tout l'hiver à écouter du... non j'le dirais pas !), c'est Keith Jarrett, encore occupé à bourrer son piano, Obsédé, va !
Prenez le temps d'aller voir les autres contributions (sûrement plus sérieuses, quoique...) du Z-Band à ce thème, la liste des liens est tout en bas à droite.
Mais, mais... qu'est-ce que c'est que ça ? Aïe, aïe, aïe, la boulette ! Non, les gars, je vous jure, j'ai pas fait exprès, mon doigt a dérapé, je nettoyais ma souris et le clic est parti tout seul ! Qu'est-ce que c'est au fait ? George Duke... ben mon colon, il a mal tourné, moi qui ne l'ai connu que chez Zappa ! Enfin bon, pour le coup ça fait plutôt estival non ? ... Non, ça le fait pas ? Au moins c'est de la daube qui ne se prend pas la tête ! A choisir, ça vaut bien... Ohpopop, attention terrain glissant mon garçon, ne va pas te griller pour ta première participation, c'est déjà bien assez mal engagé !
Qu'est-ce que j'vais faire pour rattraper le coup ? Allez... j'ai ça sous la main depuis un moment, c'est bien du jazz, ça s'appelle Summertime (si c'est pas l'été alors, je veux bien passer tout l'hiver à écouter du... non j'le dirais pas !), c'est Keith Jarrett, encore occupé à bourrer son piano, Obsédé, va !
Prenez le temps d'aller voir les autres contributions (sûrement plus sérieuses, quoique...) du Z-Band à ce thème, la liste des liens est tout en bas à droite.
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