dimanche 17 août 2008

Fermez le ban, Joe

Je vais à nouveau sacrifier à un exercice difficile pour moi : parler d'un autre ténor que Coltrane. Vous allez me dire, si c'est si difficile, pourquoi le faire ? Pour deux raisons.
- la première : j'ai un revolver sur la tempe et on me menace de remplacer ma collec de disques de Trane par l'intégrale de Zoot Sims.
- la deuxième : ça ne serait pas juste pour Joe Henderson, étant donné que j'ai déjà fait cet effort pour Wayne Shorter et pour Sonny Rollins.
C'est donc de Joe Henderson dont il s'agit, et je l'admets, ce sera moins difficile que pour Rollins. En effet, même s'il aura fallu attendre environ 25 ans après la mort de Trane pour que l'on s'aperçoive de sa différence et de son influence, Henderson est beaucoup plus intéressant que Rollins qui, pétrifié par le génie de son ami John, a préféré sacrifier sa carrière pour sombrer dans la biguine !
Qu'est-ce qui différencie tant Henderson de Coltrane ? Le style, vous diront certains spécialistes. Moi je dirais le travail. Trane était tout simplement un forcené, capable de triturer et de pousser jusque dans ses derniers retranchements la moindre ritournelle en une sorte de tentative (à la Perec) d'épuisement d'un thème. Henderson est plus dilettante, un touche à tout de talent mais peu disposé à explorer jusqu'au bout les pistes sur lesquelles il s'aventurait.
Mais, trève de discours, voici trois extraits pour illustrer mon propos :
- Sur le premier, "El Barrio", tiré de "Inner Urge" (1964), vous aurez l'occasion de comparer directement son style à celui de Coltrane puisqu'il est entouré de McCoy Tyner et Elvin Jones.
- Le deuxième est le morceau titre de "Power to the People" (1969), dans un genre très différent.
- Le troisième, "Water", est tiré de l'album "The Elements" (1973), avec Alice Coltrane, et n'est pas sans rappeler les albums orientés World Music de Don Cherry.

Découvrez Joe Henderson!


Découvrez Joe Henderson!

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