La critique jazz a beaucoup reproché à certains artistes de Blue Note de s'écarter du hard bop et du soul jazz au début des années 70, et de mettre trop de r'n'b ou de pop dans leur mixture. Il est vrai que c'était pour eux un moyen de vendre plus de disques et d'arrondir leur fin de mois. Mais on passe sous silence le plaisir qu'ils ont pu avoir à jouer ces morceaux aux thèmes accrocheurs, que l'on aime toujours fredonner. N'oublions pas non plus qu'en jazz, le thème n'est pas l'essentiel, il n'est que le point de départ de l'improvisation et donc de la création.
Le disque "Visions" (1971), de Grant Green, a fait partie de cette production méprisée et, avec le recul, on se rend compte qu'il est très agréable à écouter. Il y a quelques années, j'aurais moi même rejeté un disque qui comporte dans sa liste de titres "Mozart's Symphony #40 in G minor" ! Mais après tout, ce n'est pas plus bête d'improviser à partir de ce thème qu'à partir de n'importe quel thème, tout aussi connu, de Gershwin, c'est juste moins courant.
Un petit aperçu video (sans images) de ce disque, que je recommande, bien qu'il soit pratiquement introuvable : le superbe "Maybe tomorrow".
Comme tu dis un petit jeu de mot ça détend. Simple mais bien trouvé.
RépondreSupprimerTrès grant guitariste ce Green.
Alain