mercredi 10 octobre 2007

Mea Culpa


J'ai mis beaucoup de temps à apprécier Herbie Hancock et la raison en est très simple. En 1983, Hancock casse la baraque avec un morceau intitulé "Rock it" et c'est la première fois qu'un artiste de jazz fait un hit qui passe sur MTV. J'étais en pleine adolescence et ne connaissais rien au jazz ; me voilà donc persuadé que c'est ça le jazz : cette méga daube vomitive ! Heureusement, cela ne m'a pas empêché de découvrir le jazz par la suite, mais par contre je suis resté persuadé que Herbie Hancock, que l'on décrivait comme une grande star du jazz, n'était rien d'autre qu'un gros nul. Cette idée était tellement ancrée dans mon esprit que j'ai même fait l'impasse pendant une quinzaine d'années sur le deuxième quintet de Miles Davis, uniquement parce que Hancock en faisait partie.
Enfin, un jour j'ai décidé d'aller contre mon préjugé et d'écouter "Nefertiti" de Davis. Quelle claque ! Non seulement cette musique était géniale, mais en plus je découvrais que Hancock (et aussi Wayne Shorter) en avait composé une grande partie. Ces disques de Miles sont maintenant mes préférés.
Etape suivante : les disques solos de Herbie Hancock de la même époque. Re claque ! Une boite à bijoux remplie de perles telles que "Takin' off" (le premier), "Inventions and dimensions", "My point of view", "Empyrean Isles" et Le grand chef d'oeuvre : "Maiden voyage". Voilà pour les années 60 : du hard bop progressif de rêve ! Dans la suite de sa discographie, je garde encore les fabuleux albums de jazz-funk, avec une préférence pour "Fat Albert Rotunda" (le premier, en 1969) et je jette tout le reste, étant donné que ce qui m'avait paru nul dans les années 80 ne me plait pas plus maintenant.
Moralité : il faut combattre ses préjugés, et tous ceux qui connaissent les premiers albums de Kool and the Gang (oui, oui, vous avez bien lu !) me comprennent.
En écoute : "Cantaloupe Island", tiré de "Empyrean Isles" (1964) avec Freddie Hubbard, Ron Carter et Tony Williams :

1 commentaire:

  1. Herbie Hancock, l'homme de tous les courants du Jazz.
    Je l'aime bien aussi dans le rôle de compositeur de bande originale.

    Quand à Rock It, on peut ou ne pas aimer, mais c'est ce qui a lancé le turntablism. L'honneur est sauf ;)

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