L'album "Karma" de Pharoah Sanders est sorti en 1969 et, si l'on ne doit en avoir qu'un du pharahon, c'est celui-là ! Ce disque est, comment dire... touffu ! Imaginez une expérience zen, mais dans la jungle humide et étouffante, du zen claustro en quelque sorte. Le disque est composé de deux titres uniquement, le premier occupant presque tout l'espace (32 minutes), et le deuxième beaucoup plus court (5 min) qui est évidemment celui que vous trouverez en écoute plus bas.
Le premier titre, "The creator has a master plan" est démesuré à souhait, d'une densité sonore inouïe, relativement calme pendant une vingtaine de minutes, ponctuées des envolées yodléïsantes de Leon Thomas, ensuite on assiste à un déchainement de violence cataclysmique pendant environ cinq à six minutes, avant un retour au calme oppressant jusqu'à la fin du morceau.
Décrit comme ça, ça fait peur, non ? Moi j'adore, mais je ne suis pas sûr de pouvoir être considéré comme raisonnablement sain d'esprit. En tout cas, j'aime la démesure par dessus tout. Pour vous faire une idée, si ce disque était un livre, il ressemblerait plus au Terra Nostra de Carlos Fuentes qu'à la première gorgée de bière de Philippe Delerm.
En d'autres termes, cet album, avec quelques autres, est la preuve que le jazz aussi a eu sa période psychédélique.
On s'écoute le deuxième titre, "Colors", qui est un peu la version light du premier :
Un monument!!
RépondreSupprimerQuand on me demande c'est quoi le Soul Jazz je réponds souvent en passant ce disque.