Avec une semaine de retard sur mes collègues du Z-Band, je m'empare aujourd'hui du sujet retenu pour notre rendez-vous saisonnier : un disque pour faire fondre la neige.
Le disque que j'ai retenu est sur la liste noire de toutes les organisations écologistes de la planète. Il est interdit au nord du cercle polaire arctique et au sud du cercle polaire antarctique car il a un effet dévastateur sur la couche de glace de ces régions. La dernière fois qu'un Inuït l'a écouté, un iceberg aussi grand que la Sardaigne s'est détaché de la banquise et a coulé le navire de croisière où notre président prenait des vacances bien méritées avec Carla. Ils ont, bien sûr, depuis été remplacés par des sosies, et notre pauvre esquimau reconduit à la frontière du Danemark.
Ce disque pourrait être facile à classer. Sachant qu'il s'agit d'un grand saxophoniste de jazz se mettant au R'n'B, on pourrait penser à un disque de la CTI, produit par Creed Taylor.
PAS DU TOUT !!!
Quand Rahsaan Roland Kirk fait du R'n'B, il ne se contente pas d'arrangements smooth jazz des grands noms du genre. Il les explose, les atomise, les ridiculise !
L'original de What's goin' on de Marvin Gaye, par exemple, ressemble à un filet d'eau tiède, par comparaison à la version volcanique de Rah.
On démarre assez tranquille, avec la reprise du tube de Bill Withers, dont j'ai oublié le titre exact, un truc du genre "Y a pas de Sunshine quand t'es gone". Sans surprise ? Que nenni ! Tout le monde connait la technique, inventée par Kirk du chanté dans la flûte, popularisée ensuite par Ian Anderson, avec Jethro Tull ; eh bien, là, Rahsaan ne se contente pas de fredonner dans la flûte, il chante carrément les paroles de la chanson !
Après cette mise en bouche, la température monte pour ne plus redescendre. J'ai renoncé à l'idée de mettre en écoute la playlist deezer : écouter 30 secondes de chaque morceau c'est louper l'essentiel.
L'essentiel, c'est les solos ravageurs et ravagés, en souffle continu, qui rappellent à ceux qui l'auraient oublié ou ignoré que Kirk est le saxophoniste le plus extraordinaire qui ait existé, si l'on excepte, comme il le faisait lui-même, Coltrane.
J'ai, quand même trouvé ce morceau, "One nation", qui envoie du pâté, que dis-je, du foie gras, jusqu'en haut de l'Etna !
Voici ce que mes collègues du Z-Band ont déjà publié, la semaine dernière, avec cet effet notable : il y a déjà beaucoup moins de neige !
* Belette et Jazz : PJ Harvey & Bjork, Rudess & Petrucci et Marvin Pontiac
* Jazz à Paris : "Dolphy, Varese, Coltrane, Stockhausen" de Frédéric Maintenant, et "Out To Lunch" de Dolphy
* JazzOcentre : Ursus Minor, funk la neige
* Jazz Frisson : Manon, viens danser le ska !
* Jazzques : Carlos Villoslada
* Maître Chronique : Festen, une fête pour la neige
* Ptilou's blog : Benzine & Soo Bin Park
* Jazz, chroniques & coups de coeur : Cordula Hamacher
lundi 27 décembre 2010
vendredi 3 décembre 2010
Magique Eric
En ce moment, je n'écoute pas de jazz. Si quelqu'un peut m'y remettre, c'est bien lui !
jeudi 21 octobre 2010
Fin de partie pour un faune de Georgie
Marion Brown, qui avait participé à l'Ascension de Coltrane, vient de monter le rejoindre.
C'était un grand bonhomme.
Qu'il se tape un éternel boeuf avec J.C !
On se consolera en réécoutant, entre autres merveilles, son "Afternoon of a Georgia Faun" (1969), que je n'ai malheureusement pas trouvé en video.
Celle-ci est beaucoup plus... mainstream, mais allez ! Elle fera l'affaire.
C'était un grand bonhomme.
Qu'il se tape un éternel boeuf avec J.C !
On se consolera en réécoutant, entre autres merveilles, son "Afternoon of a Georgia Faun" (1969), que je n'ai malheureusement pas trouvé en video.
Celle-ci est beaucoup plus... mainstream, mais allez ! Elle fera l'affaire.
dimanche 19 septembre 2010
Big Band, Big Bang !
C'est l'automne, les feuilles tombent, les jours raccourcissent, et... le Z-Band publie. Sujet : les Big Bands.
J'ai choisi, quant à moi d'évoquer un artiste qui n'a pas beaucoup fréquenté les Big Bands, étant par nature solitaire et renfermé : Monk.
Qui voudrait déguster Monk en Big Band doit se méfier. En effet, si vous achetez sans bien regarder l'étiquette, vous pouvez aussi bien tomber sur du jazz 100% Monk, que sur de l'Oliver Nelson avec quelques pépites de Monk éparpillées de ci de là.
Je m'explique :
Comme chacun sait, Monk n'est pas mort d'un coup, comme le commun des mortels. Il a connu, entre 1967 et 1977, une période d'effacement, laissant son ombre se faire trimballer d'enregistrements en concerts plus ou moins foireux, manipulé par des producteurs, et même des confrères comme Dizzy Gillespie, utilisant sa notoriété, devenue immense dans les années 60, pour se faire des pâtes encore !
A cette époque, Monk agit comme une espèce de zombie sans volonté et laisse l'orchestre massacrer sa musique sans réagir, tandis qu'il est lui-même réduit à un rôle ingrat d'accompagnateur. Et ceci, jusqu'àu degré suivant de dissolution : de 1977 à 1982, période pendant laquelle il ne reste plus que l'enveloppe charnelle de Thelonious, immobile et silencieuse.
Donc, Monk et les Big Bands : que faut-il écouter ?
Deux enregistrements en concert :
- 1959, The Thelonious Monk Orchestra at Town Hall, que voici en écoute :
Découvrez la playlist Monk Orchestra at Town Hall avec Thelonious Monk
- 1963, Big Band and Quartet in Concert
Ces deux sessions ont été arrangées par Hall Overton, en concertation avec un Thelonious alerte et en pleine possession de ses moyens. Avec 9 musiciens, en plus de Monk, et non des moindres. Il est à noter la participation de Steve Lacy, en 1963, mais il ne prend, malheureusement pas, de solo.
Ces deux enregistrements sont de pures merveilles. Rien d'autre que Monk à la puissance dix, une véritable explosion, un summum absolu.
Quand au disque de 1968, Monk's Blues, on peut difficilement le qualifier de dernier enregistrement de Monk. Il n'était déjà plus là. Tout au plus peut-on le considérer comme un album d'Oliver Nelson, que l'on aurait pu intituler "The Oliver Nelson's Orchestra Plays The Music of Thelonious Monk", en ajoutant "Featuring the shadow of Thelonious himself".
Faut-il en conclure qu'il est à jeter ?
Certainement pas, il reste très agréable à écouter. Mais il faut se garder de le comparer aux deux autres albums de Monk en Big Band, et si Columbia avait eu la moindre décence, ils n'auraient pas regroupé dans un même double album, à la pochette pourtant si fabuleuse (voir image d'introduction), un disque de grand chocolat à 85% de cacao et un disque de nutella !
J'en ai terminé, mais n'oubliez pas d'aller jeter un oeil aux contributions à ce sujet de mes camarades du Z-Band :
Carine Bonnefoy sur Cool de Source
G9 Gipfel Berlin sur Jazz à Berlin
Xtet / Bruno Reigner sur Jazz O Centre
P.O.M. (putain d’orchestre modulaire) sur Z et le Jazz
le MegaOctet d'Andy Emler sur Belette & Jazz
Fanfare du Belgistan / Le Spoumj / le Surnatural Orchestra sur Jazz à Paris
DJBigBand-AkaMoon sur Jazzques
dimanche 5 septembre 2010
Hannibal, le cas m'emballe !
Marvin "Hannibal" Peterson est un artiste méconnu.
Comme instrumentiste (trompette), il a joué avec Roland Kirk, avec Elvin Jones, Pharoah Sanders, et autres pointures. Comme créateur, il est assez proche de Don Cherry, en plus "orchestral".
Si vous avez l'occasion de croiser l'un de ses disques, je pense qu'il vaut le détour.
Voici quelques extraits de son premier album, "Children of the fire" en 73 :
Comme instrumentiste (trompette), il a joué avec Roland Kirk, avec Elvin Jones, Pharoah Sanders, et autres pointures. Comme créateur, il est assez proche de Don Cherry, en plus "orchestral".
Si vous avez l'occasion de croiser l'un de ses disques, je pense qu'il vaut le détour.
Voici quelques extraits de son premier album, "Children of the fire" en 73 :
samedi 21 août 2010
Abbey quitte la route
Je sais, je sais, il faut s'y faire, tous ces géants du jazz qui tombent comme des mouches !
Mais là... Abbey...
Eh merde !
Mais là... Abbey...
Eh merde !
lundi 21 juin 2010
L'appel du 21 juin
C'est l'été, ça y est et... Ahhhh ! Nom de nom, c'est aussi l'échéance de publication pour le Z-Band, magnifique collectif de blogueurs passionnés de jazz et... fatigués, tiens !
Eh oui, pour l'instant, seulement trois publications, plus celle-ci qui sera la quatrième et dont l'auteur, à court d'inspiration, en est réduit à tourner autour du pot et tirer à la ligne pour masquer, bien maladroitement son manque de préparation et sa panique totale !
Qu'est-ce qu'on avait dit, déjà ? Une vidéo ? Rio ? Bon, attendez voir !
J'ai ça dans mes archives : Casuarina.
Les Casuarina sont des arbustes ou des arbres pouvant atteindre 35 mètres de haut à feuillage persistant.Le feuillage est formé des nombreux rameaux de fines brindilles vertes ou gris-vert portant de minuscules feuilles-écailles... attends ! non, c'est quoi, ça ? J'aurais du prévoir que ça ne suffirait pas un copier-coller de wikipedia !
Bon, deuxième essai !
Casuarina est un groupe de samba carioca qui a une particularité : il renouvelle le genre et met le feu à chaque concert ! Ils ont une patate ! On les mettrait à marquer des buts à la place de l'équipe de France !
Leur dernier disque vient de sortir (ils sont jeunes, c'est le troisième) et c'est un live, ce qui permet d'apprécier leur vitalité, qui rendrait euphorique une armée de Philippes Delerms ! (Vous avez remarqué le nombre de points d'exclamation dans cette note !! ?)
Une dernière remarque avant d'aller se coucher, exténué : l'un des membres du groupe est le fils du grand Lenine (Non, pas celui-là, l'autre, le grand, j'ai dit !), ce qui me permet d'en mettre encore un !
Quelques-uns de mes irréductibles collègues ont déjà publié ici :
Maître chronique
Ptilou
Jazz Frisson
Eh oui, pour l'instant, seulement trois publications, plus celle-ci qui sera la quatrième et dont l'auteur, à court d'inspiration, en est réduit à tourner autour du pot et tirer à la ligne pour masquer, bien maladroitement son manque de préparation et sa panique totale !
Qu'est-ce qu'on avait dit, déjà ? Une vidéo ? Rio ? Bon, attendez voir !
J'ai ça dans mes archives : Casuarina.
Les Casuarina sont des arbustes ou des arbres pouvant atteindre 35 mètres de haut à feuillage persistant.Le feuillage est formé des nombreux rameaux de fines brindilles vertes ou gris-vert portant de minuscules feuilles-écailles... attends ! non, c'est quoi, ça ? J'aurais du prévoir que ça ne suffirait pas un copier-coller de wikipedia !
Bon, deuxième essai !
Casuarina est un groupe de samba carioca qui a une particularité : il renouvelle le genre et met le feu à chaque concert ! Ils ont une patate ! On les mettrait à marquer des buts à la place de l'équipe de France !
Leur dernier disque vient de sortir (ils sont jeunes, c'est le troisième) et c'est un live, ce qui permet d'apprécier leur vitalité, qui rendrait euphorique une armée de Philippes Delerms ! (Vous avez remarqué le nombre de points d'exclamation dans cette note !! ?)
Une dernière remarque avant d'aller se coucher, exténué : l'un des membres du groupe est le fils du grand Lenine (Non, pas celui-là, l'autre, le grand, j'ai dit !), ce qui me permet d'en mettre encore un !
Quelques-uns de mes irréductibles collègues ont déjà publié ici :
Maître chronique
Ptilou
Jazz Frisson
dimanche 13 juin 2010
Autre chose que des binious
En musique celtique aussi on a de superbes musiciens. Quand je dis "on", je veux dire "nous les bretons", qui n'avons pas que des chapeaux ronds !
La musique celtique a des accointances avec le jazz, ne serait-ce que le goût pour l'improvisation. De nombreux musiciens traditionnels bretons ont enregistré, avec des musiciens de jazz, des disques de haute tenue.
Voici, par exemple, Soïg Sibéril, grand virtuose autodidacte, au style si reconnaissable. Il parait que c'est un grand spécialiste de l'accord ouvert. Je veux bien le croire, de toutes façons je n'y connais rien aux techniques guitaristiques.
En tout cas, il fait partie du top ten des guitaristes que j'écoute le plus souvent.
La musique celtique a des accointances avec le jazz, ne serait-ce que le goût pour l'improvisation. De nombreux musiciens traditionnels bretons ont enregistré, avec des musiciens de jazz, des disques de haute tenue.
Voici, par exemple, Soïg Sibéril, grand virtuose autodidacte, au style si reconnaissable. Il parait que c'est un grand spécialiste de l'accord ouvert. Je veux bien le croire, de toutes façons je n'y connais rien aux techniques guitaristiques.
En tout cas, il fait partie du top ten des guitaristes que j'écoute le plus souvent.
dimanche 6 juin 2010
L'arbre qui cache la forêt
On connait tous ce phénomène de l'arbre qui cache la forêt.
Le Boléro qui cache tout Ravel, Wagner que l'on déteste pour ce tout petit bout d'opéra qu'est la chevauchée des Walkyries, Sibélius étouffé sous sa valse triste, Saint-Saëns réduit à son carnaval des animaux.
Pour Berlioz, à mon avis, l'arbre c'est cette marche hongroise de la damnation de Faust. Vous ne voyez pas ? Mais si, rappelez vous, Louis de Funès en chef d'orchestre dans la grande vadrouille.
Voilà un film qui perpétue le cliché d'un Berlioz pompeux, grandiloquent, martial.
Martiale cette musique ? Forcément ! Il s'agit d'une marche militaire, tout de même !
Eh bien cette marche de cinq minutes, sensée évoquer le passage d'une troupe de soldats ne devrait pas être tout ce que l'on connait de la damnation de Faust ! En plus, elle est jouée comme si elle constituait l'ouverture de l'oeuvre, alors qu'elle n'arrive normalement qu'après deux morceaux chantés d'une grande finesse.
Pour exemple, voici ce que moi je retiens, entre autres merveilles, de la musique de Berlioz : "Le spectre de la rose", tiré des "Nuits d'été".
Le Boléro qui cache tout Ravel, Wagner que l'on déteste pour ce tout petit bout d'opéra qu'est la chevauchée des Walkyries, Sibélius étouffé sous sa valse triste, Saint-Saëns réduit à son carnaval des animaux.
Pour Berlioz, à mon avis, l'arbre c'est cette marche hongroise de la damnation de Faust. Vous ne voyez pas ? Mais si, rappelez vous, Louis de Funès en chef d'orchestre dans la grande vadrouille.
Voilà un film qui perpétue le cliché d'un Berlioz pompeux, grandiloquent, martial.
Martiale cette musique ? Forcément ! Il s'agit d'une marche militaire, tout de même !
Eh bien cette marche de cinq minutes, sensée évoquer le passage d'une troupe de soldats ne devrait pas être tout ce que l'on connait de la damnation de Faust ! En plus, elle est jouée comme si elle constituait l'ouverture de l'oeuvre, alors qu'elle n'arrive normalement qu'après deux morceaux chantés d'une grande finesse.
Pour exemple, voici ce que moi je retiens, entre autres merveilles, de la musique de Berlioz : "Le spectre de la rose", tiré des "Nuits d'été".
dimanche 30 mai 2010
Labylle en tête !
Le Collegium Orpheus, magnifique ensemble de musique baroque, s'est aventuré avec beaucoup de réussite dans la musique classique sur instruments anciens.
Comme me le disait son directeur Jean-Marc Labylle (qui se trouve être le professeur de flûte de ma fille), "quand on tourne trop longtemps dans la musique baroque, ça en devient étouffant", alors jouer Mozart, Haydn, et même Beethoven (hier soir), s'apparente à une ouverture d'esprit.
Pour l'auditeur aussi c'est une ouverture d'esprit. Entendre l'ouverture de Coriolan sur instruments anciens par un petit ensemble, ça change de perspective par rapport au Berliner Philarmoniker au complet !
Quant à la fantaisie pour piano, choeur et orchestre op.80 , jouée sur un pianoforte (par un excellent Cyril Huvé), elle gagne en vivacité ce qu'elle perd en brillance et elle vous touche d'une toute nouvelle façon. C'est comme si on l'entendait pour la première fois et le plaisir en est tout renouvelé.
Ce qui m'a frappé à chaque fois que j'ai assisté à un concert du Collegium Orpheus, c'est la complicité et l'extrême simplicité des rapports entre l'orchestre et son chef Jean-Marc Labylle. Cette complicité, qui tient à la personnalité hors norme de ce dernier, se retrouve aussi avec le public et permet une véritable communion.
Si vous avez l'occasion d'assister à l'un de leurs concerts, n'hésitez pas ! Quel que soit le programme, vous ne serez pas déçus.
Comme me le disait son directeur Jean-Marc Labylle (qui se trouve être le professeur de flûte de ma fille), "quand on tourne trop longtemps dans la musique baroque, ça en devient étouffant", alors jouer Mozart, Haydn, et même Beethoven (hier soir), s'apparente à une ouverture d'esprit.
Pour l'auditeur aussi c'est une ouverture d'esprit. Entendre l'ouverture de Coriolan sur instruments anciens par un petit ensemble, ça change de perspective par rapport au Berliner Philarmoniker au complet !
Quant à la fantaisie pour piano, choeur et orchestre op.80 , jouée sur un pianoforte (par un excellent Cyril Huvé), elle gagne en vivacité ce qu'elle perd en brillance et elle vous touche d'une toute nouvelle façon. C'est comme si on l'entendait pour la première fois et le plaisir en est tout renouvelé.
Ce qui m'a frappé à chaque fois que j'ai assisté à un concert du Collegium Orpheus, c'est la complicité et l'extrême simplicité des rapports entre l'orchestre et son chef Jean-Marc Labylle. Cette complicité, qui tient à la personnalité hors norme de ce dernier, se retrouve aussi avec le public et permet une véritable communion.
Si vous avez l'occasion d'assister à l'un de leurs concerts, n'hésitez pas ! Quel que soit le programme, vous ne serez pas déçus.
dimanche 23 mai 2010
Non, pas l'homme politique... L'autre David Axelrod
Musique classique ? Smooth Jazz ? Rock psychédélique ?
La musique de David Axelrod est un peu tout ça à la fois. Cela aurait pu donner une grosse daube, mais l'écueil a été évité, grâce à son formidable talent d'arrangeur.
Avant tout, Axelrod est un producteur de R'n'B et de Jazz. Il a beaucoup participé au succès de Cannonball Adderley et autres artistes dits de "crossover", c'est à dire mélangeant Jazz, R'n'B, Soul, Funk... dans les années 60.
On lui doit aussi l'ovni musical qu'est "Mass in F" des Electric Prunes. Faire jouer une messe psychédélique, finement arrangée, par des musiciens de Rock garage, il fallait oser !
Vers la fin des années 60 , il commence à sortir ses propres albums, dont les plus réussis sont "Song of Innocence" et "Song of Experience", d'après des recueils de poèmes de William Blake, et "Earth Rot", sorte de cantate psychédélique amenant à réfléchir sur la pollution que l'homme fait subir à la planète.
Ces disques ont beaucoup été samplés par les artistes de Hip-hop et ont relativement bien vieilli.
Un exemple, assez significatif du style : "The Fly", tiré de "Song of Experience".
La musique de David Axelrod est un peu tout ça à la fois. Cela aurait pu donner une grosse daube, mais l'écueil a été évité, grâce à son formidable talent d'arrangeur.
Avant tout, Axelrod est un producteur de R'n'B et de Jazz. Il a beaucoup participé au succès de Cannonball Adderley et autres artistes dits de "crossover", c'est à dire mélangeant Jazz, R'n'B, Soul, Funk... dans les années 60.
On lui doit aussi l'ovni musical qu'est "Mass in F" des Electric Prunes. Faire jouer une messe psychédélique, finement arrangée, par des musiciens de Rock garage, il fallait oser !
Vers la fin des années 60 , il commence à sortir ses propres albums, dont les plus réussis sont "Song of Innocence" et "Song of Experience", d'après des recueils de poèmes de William Blake, et "Earth Rot", sorte de cantate psychédélique amenant à réfléchir sur la pollution que l'homme fait subir à la planète.
Ces disques ont beaucoup été samplés par les artistes de Hip-hop et ont relativement bien vieilli.
Un exemple, assez significatif du style : "The Fly", tiré de "Song of Experience".
dimanche 16 mai 2010
Oupala, phou !
Je suis tombé sur cette video étonnante d'un jeune prodige indien jouant de la mandoline électrique. Il s'avère qu'il s'agit du grand maître, capté à ses débuts vers 13 ans, de cet instrument pourtant peu indien à l'origine (pourquoi pas aussi "le saxophone de l'Inde du sud", ou bien "l'accordéon carnatique", ou encore "la cornemuse indienne").
Cet artiste s'appelle U. Srinavas et il est relativement connu en occident, ayant enregistré notamment avec Peter Brooks, comme Nusrat Fateh Ali Khan avant lui, ce qui fait hurler les puristes (j'ai été puriste, moi aussi, et puis... j'ai muri !).
Je trouve cette musique fascinante. Si c'est votre cas, vous en reprendrez bien un peu !
Moi, en tout cas, je ne m'en lasse pas.
Au fait, que signifie ce U ? On a l'habitude avec les musiciens dont le nom ou le prénom est à rallonge d'utiliser une initiale. Je pense à L. Subramaniam (Lakshminarayana), à Bojan Z (Zulfikarpasic), à Dominique A (Ané)... euh, non, mauvais exemple pour le dernier, mais on comprend pourquoi l'initiale !
Eh bien le U, c'est pour Upalappu, d'où le titre de cette note.
dimanche 9 mai 2010
Cette randonnée n'en finit pas d'être mortelle !
Si, comme moi, vous êtes tombés amoureux de la musique de Carla Bley grâce à ce film cultissime qu'est "Mortelle Randonnée", vous apprécierez sans doute de vous réécouter "Musique Mécanique I", que Carla a utilisé pour la bande son du film.
Ce morceau est tiré du disque "Musique Mécanique" (1979), qui sonne comme un hommage à Nino Rota et à Kurt Weill.
Découvrir ce disque alors qu'on ne connait du jazz que son aspect main stream est un bouleversement. Ce n'est pas le limonaire qui simule l'orchestre, c'est le contraire.
Quoi ? Ce sont des musiciens de jazz qui jouent cette musique de fanfare ?
Eh oui ! Et pas des moindres : Michael Mantler, Roswell Rudd, Charlie Haden, Eugene Chadbourne, entre autres, élèvent l'orphéon au rang du grand art, subtil et décalé à souhait.
Cette vidéo ayant malheureusement été désactivée, je la remplace par "Reactionary Tango"
Ce morceau est tiré du disque "Musique Mécanique" (1979), qui sonne comme un hommage à Nino Rota et à Kurt Weill.
Découvrir ce disque alors qu'on ne connait du jazz que son aspect main stream est un bouleversement. Ce n'est pas le limonaire qui simule l'orchestre, c'est le contraire.
Quoi ? Ce sont des musiciens de jazz qui jouent cette musique de fanfare ?
Eh oui ! Et pas des moindres : Michael Mantler, Roswell Rudd, Charlie Haden, Eugene Chadbourne, entre autres, élèvent l'orphéon au rang du grand art, subtil et décalé à souhait.
Cette vidéo ayant malheureusement été désactivée, je la remplace par "Reactionary Tango"
dimanche 2 mai 2010
Flûte, flûte et reflûte
Je me rappelle avec émotion la première fois que j'ai entendu la sonate pour flûte de Poulenc, et j'envie ceux qui la découvriront.
dimanche 25 avril 2010
Passez donc prendre l'opéra
En ce moment, je ne suis pas du tout dans une "jazz mood", je n'écoute que du classique, et particulièrement de l'opéra.
Alors, je vais faire mon précieux (mon précieuuux... Gollum ! Gollum !... Pardon.) avec ce fameux duo des fleurs du "Lakmé" de Delibes, tout simplement parce-que cette musique ne me semble pas humaine.
Une reine des Elfes doit l'avoir composée.
Alors, je vais faire mon précieux (mon précieuuux... Gollum ! Gollum !... Pardon.) avec ce fameux duo des fleurs du "Lakmé" de Delibes, tout simplement parce-que cette musique ne me semble pas humaine.
Une reine des Elfes doit l'avoir composée.
dimanche 18 avril 2010
Le dernier rugissement d'El Gato
Je suis, miraculeusement tombé sur cet album de Gato Barbieri que je cherchais depuis très longtemps. C'est un album charnière à plus d'un égard.
Tout d'abord, son line-up est entièrement renouvelé et, même si on peut regretter l'absence du grand Lonnie Liston Smith au clavier, il faut reconnaître que ce Jorge Dalto n'est pas mal non plus. On trouvera aussi, à la guitare, un très bon Paul Metzke qui nous console de l'absence d'une confrontation de Gato avec Santana (ces deux-là semblaient pourtant faits pour se trouver). Quant au bassiste, ce n'est autre que l'immense Ron Carter.
De plus, cet album tranche par rapport aux précédents, Bolivia et Latino America, comme une sorte de retour au jazz.
Ce retour sera de courte durée.
En effet, ayant sans doute besoin de refaire sa cuisine, ce popeye du saxophone décida de mettre un peu de beurre dans ses épinards. Au début, ce fut simplement des épinards beurrés ("Caliente" en 76, "Ruby, Ruby" en 78), puis on eut droit à du beurre parfumé aux épinards, et enfin, du beurre 100% matière grasse.
On peut donc considérer ce disque comme le dernier chef d'oeuvre d'El Gato, avant que sa musique ne se transforme en musique d'ambiance latine, une sorte de musique d'ascenseur, mais faite par un génie qui avait su nous faire descendre à genoux toutes les marches vers un enfer sonore, fait de gémissements, de cris stridents, de hurlements, maintenant remplacés par un simple ronronnement.
dimanche 11 avril 2010
Crise ? Quelle crise ?
Je voudrais mettre en lumière, aujourd'hui, un album un peu oublié et sous-estimé d'ornette Coleman : "Crisis", Live, 1969.
Cet album fait partie d'une magnifique trilogie, comprenant "Broken Shadows" et "Science fiction", ce dernier étant reconnu comme une oeuvre majeure du free jazz et l'une des plus grandes réussites d'Ornette.
"Broken Shadows" a, quant à lui, été intégré dans le double album "The complete Science Fiction", mais "crisis" reste malheureusement méconnu. Pourtant, il possède exactement les mêmes qualités que les deux autres.
A commencer par les mêmes comparses : Don Cherry, Dewey Redman, Charlie Haden et Denardo Coleman. Les couleurs sont variées, chacun des souffleurs jouant de deux instruments : Coleman joue du violon en plus du sax alto (il ne souffle pas dedans mais en tire quand même des sons inhabituels), Cherry passe parfois de la trompette à la flûte et Redman du ténor à la clarinette.
En voici un extrait, une composition de Charlie Haden intitulée "Song for Che" :
Cet album fait partie d'une magnifique trilogie, comprenant "Broken Shadows" et "Science fiction", ce dernier étant reconnu comme une oeuvre majeure du free jazz et l'une des plus grandes réussites d'Ornette.
"Broken Shadows" a, quant à lui, été intégré dans le double album "The complete Science Fiction", mais "crisis" reste malheureusement méconnu. Pourtant, il possède exactement les mêmes qualités que les deux autres.
A commencer par les mêmes comparses : Don Cherry, Dewey Redman, Charlie Haden et Denardo Coleman. Les couleurs sont variées, chacun des souffleurs jouant de deux instruments : Coleman joue du violon en plus du sax alto (il ne souffle pas dedans mais en tire quand même des sons inhabituels), Cherry passe parfois de la trompette à la flûte et Redman du ténor à la clarinette.
En voici un extrait, une composition de Charlie Haden intitulée "Song for Che" :
dimanche 4 avril 2010
Fais passer le message, rasta man !
J'sais pas vous, mais moi, en ce moment, j'aurais besoin d'un peu de soleil. Quand ça m'arrive, j'ai un remède infaillible : Cymande.
Cymande (prononcez ça mande hé) est un groupe des années 70 dont les membres sont tous d'origine antillaise, qui a su mélanger à merveille les rythmes africains et le reggae avec le funk, la soul et même le rock psychédélique, chaque style s'enrichissant des autres. Ce groupe est unique, sa musique ne ressemblant à aucune autre.
Trois disques, qui sont passés un peu inaperçus, au début des années 70 : Cymande (1972), Second Time Round (1973) et Promised Heights (1974), regroupés dans un double CD 20 ans plus tard, après qu'ils aient été redécouverts et samplés à mort par des rappeurs en vue.
Depuis, ils sont devenus culte, et tout le monde connait "The Message" ou "Bra".
Voici deux morceaux un peu moins connus que j'adore, et une occasion de vérifier que leur musique n'a pas pris une ride :" Zion I", pour le soleil, et "Dove", pour le trip !
Cymande (prononcez ça mande hé) est un groupe des années 70 dont les membres sont tous d'origine antillaise, qui a su mélanger à merveille les rythmes africains et le reggae avec le funk, la soul et même le rock psychédélique, chaque style s'enrichissant des autres. Ce groupe est unique, sa musique ne ressemblant à aucune autre.
Trois disques, qui sont passés un peu inaperçus, au début des années 70 : Cymande (1972), Second Time Round (1973) et Promised Heights (1974), regroupés dans un double CD 20 ans plus tard, après qu'ils aient été redécouverts et samplés à mort par des rappeurs en vue.
Depuis, ils sont devenus culte, et tout le monde connait "The Message" ou "Bra".
Voici deux morceaux un peu moins connus que j'adore, et une occasion de vérifier que leur musique n'a pas pris une ride :" Zion I", pour le soleil, et "Dove", pour le trip !
samedi 27 mars 2010
Dolphynarium
Flûte, tabla, tambourin et voix : voici l'un des morceaux les plus inhabituels d'Eric Dolphy.
Tiré de l'album "Other Aspects" (1962).
L'album pour s'évader du jazz d'un géant du jazz.
Que peut-on ajouter, à part : "Digda, digda thât, thât, thai " ?
dimanche 21 mars 2010
Spring in Swing : Ra mène sa fraise
C'est le printemps et, à nouveau, l'occasion pour le Z-Band de faire un billet commun.
Le thème de ce billet commun est, euh... le printemps, ou plutôt "Spring", comme dirait JCVD qui a oublié le mot français.
Rappelons que "spring" signifie aussi "ressort", et qu'il ne fallait pas en manquer pour trouver un morceau de jazz dont le titre contienne le mot "spring" mais, surtout, qui évoque effectivement le printemps !
Quand je pense printemps, je pense surtout à Debussy, et aussi à la flûte traversière. Une couleur, un état d'esprit, une ambiance, appelez ça comme vous voulez, qui vous fait immédiatement penser "Aaaah, c'est l'printemps, quelle douceur, quel bonheur !"
Bon... tout ça pour dire que j'ai trouvé l'idéal, quoi !
Il s'agit de l'un de mes artistes préférés, Sun Ra, et de l'un de ses albums les plus beaux et en même temps les plus accessibles, "Sleeping Beauty" (1979).
Trois morceaux, deux sur la face A et un sur la face B, qui sont de pures merveilles, avec de magnifiques orchestrations, comprenant des voix, et de fantastiques solos.
A qui serait assez fou pour se contenter d'un seul album de Sun Ra, je recommanderais celui-là.
Pour donner envie, et être en même temps en plein dans le sujet, voici "Springtime again", le premier morceau du disque. Installez vous, fermez les yeux, ça sent... la primevère !
A l'heure qu'il est, voici ce que mes collègues ont déjà publié :
Jazz à Paris : Springtime for H & Correction
Ptilou : Clifford Brown
Jazz à Berlin : Eric Dolphy
Maître Chronique : Coltrane
Jazz frisson : Blossom Dearie
JazzOcentre : de Michel Legrand à Bill Evans
Belette : Kenny Dorham
Bladsurb : Manu Katché
Jazzques : Jeanne Lee & Mal Waldron
Le thème de ce billet commun est, euh... le printemps, ou plutôt "Spring", comme dirait JCVD qui a oublié le mot français.
Rappelons que "spring" signifie aussi "ressort", et qu'il ne fallait pas en manquer pour trouver un morceau de jazz dont le titre contienne le mot "spring" mais, surtout, qui évoque effectivement le printemps !
Quand je pense printemps, je pense surtout à Debussy, et aussi à la flûte traversière. Une couleur, un état d'esprit, une ambiance, appelez ça comme vous voulez, qui vous fait immédiatement penser "Aaaah, c'est l'printemps, quelle douceur, quel bonheur !"
Bon... tout ça pour dire que j'ai trouvé l'idéal, quoi !
Il s'agit de l'un de mes artistes préférés, Sun Ra, et de l'un de ses albums les plus beaux et en même temps les plus accessibles, "Sleeping Beauty" (1979).
Trois morceaux, deux sur la face A et un sur la face B, qui sont de pures merveilles, avec de magnifiques orchestrations, comprenant des voix, et de fantastiques solos.
A qui serait assez fou pour se contenter d'un seul album de Sun Ra, je recommanderais celui-là.
Pour donner envie, et être en même temps en plein dans le sujet, voici "Springtime again", le premier morceau du disque. Installez vous, fermez les yeux, ça sent... la primevère !
A l'heure qu'il est, voici ce que mes collègues ont déjà publié :
Jazz à Paris : Springtime for H & Correction
Ptilou : Clifford Brown
Jazz à Berlin : Eric Dolphy
Maître Chronique : Coltrane
Jazz frisson : Blossom Dearie
JazzOcentre : de Michel Legrand à Bill Evans
Belette : Kenny Dorham
Bladsurb : Manu Katché
Jazzques : Jeanne Lee & Mal Waldron
dimanche 14 mars 2010
Il n'y a qu'un Coleman
Le 9 mars dernier, Ornette Coleman a eu 80 ans ! Eh oui, 80 ans pour un jazzman c'est exceptionnel. Alors quoi, il ne s'est pas détruit par l'alcool ou la drogue ? Ben non, sa seule drogue c'est la liberté.
Pour lui rendre hommage, voici un extrait d'un disque, "Change of the century", qui a 50 ans et qui a marqué un tournant dans le jazz, avec son alter-ego "The shape of jazz to come", plus connu.
Cette musique n'a pas pris une ride.
Pour lui rendre hommage, voici un extrait d'un disque, "Change of the century", qui a 50 ans et qui a marqué un tournant dans le jazz, avec son alter-ego "The shape of jazz to come", plus connu.
Cette musique n'a pas pris une ride.
dimanche 7 mars 2010
El Condor repassa
En 1969, probablement sur une idée du producteur Creed Taylor, Paul Desmond enregistre une adaptation jazz de l'intégrale du disque de Simon & Garfunkel, la sensation du moment : "Bridge over troubled water". Aussi idiot que ça puisse paraître, ce n'est pas mal du tout. Les arrangements et l'orchestre sont dirigés par Don Sebesky, et Desmond, accompagné par Herbie Hancock et Airto Moreira, fait bien plus que se contenter de jouer la mélodie originale.
Un disque très agréable à écouter, donc.
Un an plus tard, Creed Taylor remettra le couvert avec George Benson et le "Abbey Road" des Beatles, avec moins de réussite, à mon goût.
Ne boudons pas notre plaisir :
Un disque très agréable à écouter, donc.
Un an plus tard, Creed Taylor remettra le couvert avec George Benson et le "Abbey Road" des Beatles, avec moins de réussite, à mon goût.
Ne boudons pas notre plaisir :
dimanche 28 février 2010
L'homme à la voix d'or
Donny Hathaway est un mythe. Sa voix est la plus belle de toutes (comme le dit le père Emptoire). Bien plus belle, notamment que celle de Marvin Gaye. Pourtant sa notoriété n'arrive pas à la cheville de celle du susdit.
Ce n'est pas faute d'avoir eu du succès. Il en a eu, avec son premier album, ainsi qu'en duo avec sa camarade de classe, la grande Roberta Flack.
Non, le problème, c'est le doute, la dépression, qui déboucheront sur son suicide à 33 ans, laissant ses amis incrédules sur son envie d'en finir alors que sa carrière recommençait à décoller, et Roberta inconsolable.
Ce qui fait tout l'intérêt de la musique de Donny, outre sa voix, incontournable, c'est son art de l'arrangement qui en fait le mix parfait de Curtis Mayfield, Stevie Wonder et Marvin Gaye.
Sa discographie est très courte. Elle comprend trois albums (trois chef d'oeuvres très différents), un live, une musique de film,"Come Back Charleston Blue", et un album duo avec Roberta Flack.
Parlons un peu de ces trois albums, que je ne me lasserais jamais d'écouter :
Le premier, "Everything is everything" (1970) est solaire.
Il comprend, entre autres perles, trois tubes : le titre éponyme, "To be young, gifted and black", et surtout, cette merveille de jam blaxploitation, de musique de rue, "The Ghetto".
Le deuxième, intitulé simplement "Donny Hathaway" (1971), est lunaire.
Tout en demi-teintes, fait principalement de tempos lents, il est tout simplement bouleversant !
Le premier morceau, "Givin' up", donne le ton :
Le troisième, "Extension of a man" (1973) est ambitieux.
Il fait la part belle aux arrangements, s'inspirant du "What's goin' on"" de Marvin Gaye, en commençant par un morceau orchestral, pour 45 musiciens, orchestré par Hathaway lui-même.
Le reste est tout aussi magnifique, même si l'ensemble n'est pas aussi cohérent que l'album de Marvin Gaye.
Pour terminer : une vraie video :
mardi 23 février 2010
Au poteau ! (whipping post)
Je suis tombé sur cette vidéo d'un groupe très important pour moi : The Allman Brothers Band.
Avec le plaisir de voir jouer le plus grand guitariste de rock de tous les temps (euh... des temps du rock, en tout cas), juste après Hendrix, quand même : Duane Allman, malheureusement mort à même pas 25 ans dans un accident de moto.
On peut y voir aussi le deuxième guitariste du groupe, Dickey Betts, qui aurait pu être considéré, lui aussi comme un très grand, s'il n'avait pas joué dans le même groupe que le génie !
Avec le plaisir de voir jouer le plus grand guitariste de rock de tous les temps (euh... des temps du rock, en tout cas), juste après Hendrix, quand même : Duane Allman, malheureusement mort à même pas 25 ans dans un accident de moto.
On peut y voir aussi le deuxième guitariste du groupe, Dickey Betts, qui aurait pu être considéré, lui aussi comme un très grand, s'il n'avait pas joué dans le même groupe que le génie !
dimanche 7 février 2010
Silver pop
A l'aube des années 70, Horace Silver enregistre trois albums constituant une trilogie intitulée "The United States of Mind".
Ces trois disques, "That Healin' Feelin'", "Total response" et "All", sont tellement différents de ce que Horace a enregistré dans les années 60 qu'il va en prendre plein la gueule avec la critique jazz ; vous savez, cette critique qui cherche à enfermer les artistes dans de petites boîtes dont ils ne doivent surtout pas sortir ?
Que lui reproche-t-on ? Deux choses :
- de rabaisser le jazz au niveau de la pop, la plupart des morceaux étant chantés, dans un style funky, avec un Silver qui passe au piano électrique.
- de faire la part belle aux paroles, jugées prétentieuses, mêlant préoccupations sociales, spirituelles et politiques.
C'est à dire, en gros, de faire "Songs in the Key of Life" de Stevie Wonder, quelques 5 ans avant l'intéressé.
Loin d'abaisser le jazz, ces trois enregistrements élèvent la pop au niveau du chef-d'oeuvre !
La cerise sur le gâteau, c'est la rencontre entre Horace et le grand Bey.
Andy Bey, l'une des plus belles voix du jazz, Jeanne Lee au masculin, de part l'ambiguïté de sa voix, très masculine dans les graves et presque féminine dans les registres plus élevés.
On trouve aussi d'autres chanteurs sur ces trois disques, comme Salomé Bey, la soeur d'Andy, ou encore Gail Nelson.
Les arrangements sont tout simplement fantastiques et prouvent, s'il en était besoin, l'énorme apport de Silver à la soul et à la pop, comme si cela ne suffisait pas qu'il ait inventé le hard bop !
Pour terminer, voici trois extraits, une chanson de chaque disque :
Ces trois disques, "That Healin' Feelin'", "Total response" et "All", sont tellement différents de ce que Horace a enregistré dans les années 60 qu'il va en prendre plein la gueule avec la critique jazz ; vous savez, cette critique qui cherche à enfermer les artistes dans de petites boîtes dont ils ne doivent surtout pas sortir ?
Que lui reproche-t-on ? Deux choses :
- de rabaisser le jazz au niveau de la pop, la plupart des morceaux étant chantés, dans un style funky, avec un Silver qui passe au piano électrique.
- de faire la part belle aux paroles, jugées prétentieuses, mêlant préoccupations sociales, spirituelles et politiques.
C'est à dire, en gros, de faire "Songs in the Key of Life" de Stevie Wonder, quelques 5 ans avant l'intéressé.
Loin d'abaisser le jazz, ces trois enregistrements élèvent la pop au niveau du chef-d'oeuvre !
La cerise sur le gâteau, c'est la rencontre entre Horace et le grand Bey.
Andy Bey, l'une des plus belles voix du jazz, Jeanne Lee au masculin, de part l'ambiguïté de sa voix, très masculine dans les graves et presque féminine dans les registres plus élevés.
On trouve aussi d'autres chanteurs sur ces trois disques, comme Salomé Bey, la soeur d'Andy, ou encore Gail Nelson.
Les arrangements sont tout simplement fantastiques et prouvent, s'il en était besoin, l'énorme apport de Silver à la soul et à la pop, comme si cela ne suffisait pas qu'il ait inventé le hard bop !
Pour terminer, voici trois extraits, une chanson de chaque disque :
dimanche 31 janvier 2010
L'homme orchestre
Le dernier disque de Pat Metheny ressemble comme deux gouttes d'eau à n'importe quel album du Pat Metheny Group. A une différence près : c'est le Pat Metheny Group sans le groupe !
Vous allez me dire - Oui, bon... c'est Pat qui joue de tous les instruments séparément ; c'est possible à l'enregistrement mais pas en concert !
Que nenni ! En concert aussi il peut jouer de tous les instruments en même temps. Par contre, je vous dis pas le temps qu'il doit falloir pour installer tous le matos !
A voir pour la performance technique, donc !
Vous allez me dire - Oui, bon... c'est Pat qui joue de tous les instruments séparément ; c'est possible à l'enregistrement mais pas en concert !
Que nenni ! En concert aussi il peut jouer de tous les instruments en même temps. Par contre, je vous dis pas le temps qu'il doit falloir pour installer tous le matos !
A voir pour la performance technique, donc !
dimanche 24 janvier 2010
La moitié du Gato
Juin 1971 à Montreux, Gato Barbieri, finement accompagné, notamment, de Lonnie Liston Smith et Nana Vasconcelos, donne un concert de légende.
Un concert dont tous ceux qui l'ont vécu se souviennent encore et sont fiers de dire "j'y étais".
Un concert dont il ne reste que la moitié, le producteur étant tombé à cours de bande !
Et nous voilà, pauvres malheureux nés trop tard, et en dehors de la Suisse, comme privés de Gato.
C'est pas juste !
Un concert dont tous ceux qui l'ont vécu se souviennent encore et sont fiers de dire "j'y étais".
Un concert dont il ne reste que la moitié, le producteur étant tombé à cours de bande !
Et nous voilà, pauvres malheureux nés trop tard, et en dehors de la Suisse, comme privés de Gato.
C'est pas juste !
dimanche 17 janvier 2010
Mal au crâne !
Une petite curiosité que cette incursion d'Oliver Nelson dans le funk électronique, enregistré en 1975, l'année de sa mort. Aurait-il poursuivi dans cette voie ? En tout cas, sur l'album, c'est le premier et seul titre de ce genre, le reste étant du grand orchestre hard-bop, plus dans le genre du Nelson que l'on connait.
lundi 4 janvier 2010
Lhasa nous laisse Sela
L'année commence très mal car une immense artiste nous quitte.
L'une des plus belle voix du monde.
A jamais mythique, en seulement trois merveilleux disques...
L'une des plus belle voix du monde.
A jamais mythique, en seulement trois merveilleux disques...
dimanche 3 janvier 2010
Bonne année 2010 !
Je souhaite à tous ceux qui me lisent une année 2010... calme !
Et pour la commencer calmement, voici une petite merveille de vidéo sur une musique du fabuleux Andrew Bird, intitulée "Lull" (accalmie) :
Et pour la commencer calmement, voici une petite merveille de vidéo sur une musique du fabuleux Andrew Bird, intitulée "Lull" (accalmie) :
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