Il existe un malentendu en France à propos de Bruce Springsteen. Beaucoup l'ont découvert à la sortie de "Born in the U.S.A." et, ne connaissant que peu l'anglais, l'ont prise pour une chanson patriotique. En fait, cette chanson n'est pas aussi évidente qu'elle en a l'air, elle est difficile à chanter et les paroles ne sont pas simples. Elle commence par : "Né dans une ville paumée, j'ai reçu mon premier coup quand j'ai touché le sol. On finit comme un chien trop battu, passant la moitié de sa vie à s'en remettre". Elle évoque ensuite la guerre du Vietnam et ses conséquences sociales, et se termine par : "Près des torchères de la raffinerie, ça fait 10 ans que je m'use sur la route. Nulle part où s'enfuir, nulle part où aller... Je suis né aux Etats-Unis."
J'ai, moi aussi, découvert The Boss avec cette chanson et l'album du même nom, puis je suis remonté à la source. En fait, "Born in the U.S.A." était le dernier de ses très bons albums : les disques suivants sont décevants (excepté "The Rising", composé après le 11 septembre).
Springsteen est un artiste rare, combinant l'énergie des Stones avec des textes à la Dylan. Il est constamment excessif : il est capable de composer un disque avec une guitare sèche et un harmonica ("Nebraska"), complètement épuré, voire aride, aux textes magnifiques, ceci après un double album ("The River"), sur lequel il enchaîne cinq rocks, cinq ballades, cinq rocks... Ses concerts durent jusqu'à 3 heures et demie, aussi, lorsqu'il sort son premier live, c'est un triple album et on en a pour son argent !
Le succès est arrivé avec son troisième album : "Born to run" en 1975, mais pour moi, les meilleurs albums sont les deux premiers, parfaitement équilibrés entre rocks et ballades, plus festifs qu' héroïques dans les rocks, plus légers dans les ballades.
Voici un extrait du deuxième album, "The wild, the innocent & the E Street shuffle", une de ses plus belles ballades, intitulée "New-York City serenade" :
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