La première fois que j'ai vu le nom de Van Morrison, je croyais que c'était un belge ou un hollandais, voire un allemand (Ludwig Van Morrison). Ben non, il est irlandais : Georges Ivan Morrison.
La première fois que je l'ai entendu, par contre, je n'ai plus eu aucun doute sur sa nationalité. J'avais acheté en 1987 l'album "Poetic champions compose". Que dire de cet album... eh bien, tout est dans le titre : c'est poétique, c'est champion, et c'est drôlement bien composé ! On y trouve tout un paysage de brumes irlandaises, des chansons magnifiquement trippantes, des instrumentaux chantés au saxophone. J'ai énormément écouté cet album, et je continue à l'écouter, mais depuis, j'ai creusé et cherché d'autres albums de Van Mo, et là... Waouh! J'ai découvert une espèce de caverne d'Ali Baba du rock, une carrière qui remonte à 1964 avec le groupe Them, dont il est le chanteur compositeur (on lui doit l'increvable "Gloria").
Après avoir quitté les Them, il sort son premier disque en solo en 1967 et ne cesse plus de tutoyer les dieux. Sans se préoccuper de l'impact commercial de sa musique, il enchaîne les chefs d'oeuvres. Le sommet absolu de son oeuvre est son deuxième album, "Astral Weeks", tout simplement l'un des plus grands albums de rock de tous les temps. Le second, "Moondance" est presque du même niveau, en moins torturé et peut-être plus accessible. Je recommande aussi "Hard nose the highway" et"Veedon fleece". Tout ça pour commencer... parce qu'après, une fois qu'on est pris, on veut tout ! Ses disques actuels sont aussi très bon, d'autant plus que sa voix a perdu en stridence et gagné en profondeur ; elle est d'ailleurs reconnaissable entre toutes.
Assez parlé, je ferme les vannes (je sais j'avais promis, mais c'est maladif !) et on écoute un extrait : "Purple heather", tiré de "Hard nose the highway" (1973), très caractéristique de son style.
mardi 29 janvier 2008
samedi 26 janvier 2008
Speedy Johnny
Quand on écoute Johhny Griffin, on ne peut pas s'empêcher de penser : "Une chose est sûre, il ne prend pas les mêmes médicaments que Stan Getz !". Autant Stan est parfait pour s'endormir, autant Johhny est celui qu'il vous faut pour vous réveiller.
Ce petit homme (surnommé "the little giant") est fantastique, il joue de son biniou comme si sa vie en dépendait, à des vitesses qui dépassent l'entendement (il a aussi été surnommé "the fastest tenor in the west").
Pourquoi est-il si peu connu, alors qu'on nous bassine depuis des années avec des saxophonistes soporifiques jouant une musique embaumée, que je ne nommerais pas afin qu'on ne m'accuse pas de négliger le talent de Gerry Mulligan, Stan Getz, Art Pepper et compagnie ? Certes, le fait qu'il ait passé tant de temps en Europe (principalement à Paris) l'a un peu éloigné des forces vives du jazz des années 60. En tout cas, il est temps de le redécouvrir, et si pour cela il faut faire de la place sur une étagère, j'ai quelques "grands noms du jazz" à vous suggérer d'évacuer, à commencer par ceux que je n'ai prudemment pas cités plus haut !
En écoute : "It's all right with me" (1956).
Ce petit homme (surnommé "the little giant") est fantastique, il joue de son biniou comme si sa vie en dépendait, à des vitesses qui dépassent l'entendement (il a aussi été surnommé "the fastest tenor in the west").
Pourquoi est-il si peu connu, alors qu'on nous bassine depuis des années avec des saxophonistes soporifiques jouant une musique embaumée, que je ne nommerais pas afin qu'on ne m'accuse pas de négliger le talent de Gerry Mulligan, Stan Getz, Art Pepper et compagnie ? Certes, le fait qu'il ait passé tant de temps en Europe (principalement à Paris) l'a un peu éloigné des forces vives du jazz des années 60. En tout cas, il est temps de le redécouvrir, et si pour cela il faut faire de la place sur une étagère, j'ai quelques "grands noms du jazz" à vous suggérer d'évacuer, à commencer par ceux que je n'ai prudemment pas cités plus haut !
En écoute : "It's all right with me" (1956).
mercredi 23 janvier 2008
Un pianiste à découvrir
Juste une petite note pour revenir un peu sur le pianiste Stanley Cowell. Inspiré par Tatum, McCoy Tyner et Cecil Taylor, il est capable de jouer tous les styles sur toutes sortes de claviers, mais il reste méconnu et sous-évalué, bien qu'il tourne toujours.
A défaut d'en connaître davantage, je recommande cet excellent album, "Illusion suite" (1972), avec Stanley Clarke à la basse et Jimmy Hopps à la batterie. Cowell en a composé tous les morceaux, dont certains d'inspiration africaine ; il y joue du piano par vagues, à la manière de Tyner, et aussi du piano électrique et du piano à pouces, notamment sur cet extrait : "Ibn Mukhtan Mustapha".
A défaut d'en connaître davantage, je recommande cet excellent album, "Illusion suite" (1972), avec Stanley Clarke à la basse et Jimmy Hopps à la batterie. Cowell en a composé tous les morceaux, dont certains d'inspiration africaine ; il y joue du piano par vagues, à la manière de Tyner, et aussi du piano électrique et du piano à pouces, notamment sur cet extrait : "Ibn Mukhtan Mustapha".
lundi 21 janvier 2008
Jeux interdits
En 1973, Paul Desmond enregistre un superbe disque intitulé Skylark, avec Gabor Szabo à la guitare ! Peut-on rêver plus beau casting ? Oui ! On peut y ajouter Jack DeJohnette à la batterie !
Mon émotion a été grande quand j'ai découvert l'existence de ce disque, et plus grande encore lorsque je l'ai écouté pour la première fois. J'ai déjà parlé de mon admiration pour Paul Desmond, mais là, c'est Szabo qui l'emporte. Ses solos n'ont jamais été plus beaux que sur cet album.
En écoute : "Romance de Amor", c'est à dire le célèbre thème de "Jeux interdits", que tout le monde croit composé par Narciso Yepes et qui est en fait un morceau traditionnel anonyme. Cette version est, de loin, la plus belle que j'ai jamais entendue.
Vous trouverez, en plus, sur ce disque, une magnifique version du "Take ten" de Desmond, "Was a sunny day" de Paul Simon et "Music for a while" d'après Purcell, avec un superbe violoncelle. Le mélange peut paraître bizarre mais l'ensemble se tient et l'album est une réussite, un festival pour les sens. Bon j'avoue, j'ai un petit côté fleur bleue...
Mon émotion a été grande quand j'ai découvert l'existence de ce disque, et plus grande encore lorsque je l'ai écouté pour la première fois. J'ai déjà parlé de mon admiration pour Paul Desmond, mais là, c'est Szabo qui l'emporte. Ses solos n'ont jamais été plus beaux que sur cet album.
En écoute : "Romance de Amor", c'est à dire le célèbre thème de "Jeux interdits", que tout le monde croit composé par Narciso Yepes et qui est en fait un morceau traditionnel anonyme. Cette version est, de loin, la plus belle que j'ai jamais entendue.
Vous trouverez, en plus, sur ce disque, une magnifique version du "Take ten" de Desmond, "Was a sunny day" de Paul Simon et "Music for a while" d'après Purcell, avec un superbe violoncelle. Le mélange peut paraître bizarre mais l'ensemble se tient et l'album est une réussite, un festival pour les sens. Bon j'avoue, j'ai un petit côté fleur bleue...
samedi 19 janvier 2008
Qui a composé le Boléro de Ravel ?
Ah, y'a un piège, non ? Comme pour la Vénus de Milo... c'est pas Milo qui l'a fait, c'est Mickey l'Ange ! Alors là... c'est Mozart, non ?
Sans rire, le Boléro c'est vraiment l'arbre qui cache la forêt : le trio, le quatuor, Gaspard de la Nuit, les deux concertos pour piano... Parlons-en, justement ! Quand on s'appelle Mysterioadagio, on peut difficilement faire l'impasse sur l'adagietto du concerto en sol, c'est l'un des plus beaux mouvements lents de la musique classique, et le plus drôle, c'est qu'il est coincé entre deux mouvements très gais et sautillants, inspirés par le jazz. Le contraste est saisissant, on écoute l'adagietto avec ravissement, en se disant qu'on pourait mourir en écoutant cette merveille et, tout à coup, on est réveillé en sursaut par le troisième mouvement. C'est une expérience intéressante !
J'ai trouvé sur You tube cette magnifique version : Arturo Benedetto Michelangeli et Sergiu Celibidache, rien de moins ! La prise de son n'est pas très bonne, mais ce n'est pas le son qui fait l'émotion...
Sans rire, le Boléro c'est vraiment l'arbre qui cache la forêt : le trio, le quatuor, Gaspard de la Nuit, les deux concertos pour piano... Parlons-en, justement ! Quand on s'appelle Mysterioadagio, on peut difficilement faire l'impasse sur l'adagietto du concerto en sol, c'est l'un des plus beaux mouvements lents de la musique classique, et le plus drôle, c'est qu'il est coincé entre deux mouvements très gais et sautillants, inspirés par le jazz. Le contraste est saisissant, on écoute l'adagietto avec ravissement, en se disant qu'on pourait mourir en écoutant cette merveille et, tout à coup, on est réveillé en sursaut par le troisième mouvement. C'est une expérience intéressante !
J'ai trouvé sur You tube cette magnifique version : Arturo Benedetto Michelangeli et Sergiu Celibidache, rien de moins ! La prise de son n'est pas très bonne, mais ce n'est pas le son qui fait l'émotion...
Tirelipimpon sur le Santana
Curieuse carrière que celle de Carlos Santana ! Tout le monde connait les trois premiers albums (1969, 70, 71, quand "Santana" était le nom du groupe), ce sont trois sommets de rock tropicaliste qui ont cartonné dans les charts grâce à quelques titres bien calibrés pour la radio, perdus au milieu de morceaux biens plus ambitieux.
Il faudra attendre 1976 et "Amigos" pour que le groupe renoue avec le succès. Un album qui se tient encore bien mais qui se termine par une grosse daube, qui a évidemment fait un carton : "Let it Shine". Ce morceau marque le début de la soupe pour Santana, il n'a rien fait de bon ensuite.
Bon, et entre temps ? Entre 1971 et 1976 ? Eh bien, c'est la période la moins connue du public et le moment où il a fait la meilleure musique de sa carrière ! Il est en pleine crise mystique, fréquente le même gourou que John McLaughlin et Alice Coltrane, et tombe amoureux du jazz fusion initié par Miles Davis. C'est la période des grands disques en duo, avec McLaughlin ("Love, devotion, surrender" en hommage à John Coltrane), avec Alice Coltrane ("Illumination"), avec Buddy Miles en live. Le groupe reformé enregistre aussi deux merveilles de jazz rock : "Caravanserai" en 1972 qui remporte un certain succès, bien qu'il soit essentiellement instrumental, et surtout "Welcome" en 1973, qui contribue à éloigner Santana du public (c'est plus du jazz avec des morceaux de latin rock, que le contraire). Avant de revenir au easy listening, Santana sortira encore "Borboletta" en 1974, très inspiré du Miles Davis de "Bitches Brew" et donc chiant comme la pluie, beaucoup moins bien que les précédents albums.
Ajoutons pour finir Le disque qu'il faut avoir de Santana si on veut se contenter d'un : "Lotus", triple album live au Japon, une pure merveille !
Voilà, la boucle est bouclée. Bon, qu'est-ce qu'on s'écoute ? Au hasard : "Light of life" tiré de "Welcome", avec Léon Thomas au chant.
Découvrez Santana!
Il faudra attendre 1976 et "Amigos" pour que le groupe renoue avec le succès. Un album qui se tient encore bien mais qui se termine par une grosse daube, qui a évidemment fait un carton : "Let it Shine". Ce morceau marque le début de la soupe pour Santana, il n'a rien fait de bon ensuite.
Bon, et entre temps ? Entre 1971 et 1976 ? Eh bien, c'est la période la moins connue du public et le moment où il a fait la meilleure musique de sa carrière ! Il est en pleine crise mystique, fréquente le même gourou que John McLaughlin et Alice Coltrane, et tombe amoureux du jazz fusion initié par Miles Davis. C'est la période des grands disques en duo, avec McLaughlin ("Love, devotion, surrender" en hommage à John Coltrane), avec Alice Coltrane ("Illumination"), avec Buddy Miles en live. Le groupe reformé enregistre aussi deux merveilles de jazz rock : "Caravanserai" en 1972 qui remporte un certain succès, bien qu'il soit essentiellement instrumental, et surtout "Welcome" en 1973, qui contribue à éloigner Santana du public (c'est plus du jazz avec des morceaux de latin rock, que le contraire). Avant de revenir au easy listening, Santana sortira encore "Borboletta" en 1974, très inspiré du Miles Davis de "Bitches Brew" et donc chiant comme la pluie, beaucoup moins bien que les précédents albums.
Ajoutons pour finir Le disque qu'il faut avoir de Santana si on veut se contenter d'un : "Lotus", triple album live au Japon, une pure merveille !
Voilà, la boucle est bouclée. Bon, qu'est-ce qu'on s'écoute ? Au hasard : "Light of life" tiré de "Welcome", avec Léon Thomas au chant.
Découvrez Santana!
jeudi 17 janvier 2008
Les trois frères
Il était une fois trois frères musiciens qui, sans révolutionner le jazz, surent se rendre indispensables.
L'aîné Percy, contrebassiste, est surtout connu pour avoir été membre permanent du Modern Jazz Quartet, et pour son jeu très fin, pour ne pas dire raffiné.
Le cadet Jimmy est celui qui m'intéresse le plus. C'est un saxophoniste, l'un des grands ténors des années 60, qui joue aussi de l'alto, du soprano et de la flûte. Mais avant tout, c'est un compositeur et un arrangeur hors pair. Miles Davis, notamment, utilisa ses services et enregistra plusieurs de ses thèmes. Ses disques en leader sont assez difficiles à trouver et se rapprochent moins du hard bop de Hank Mobley que de celui d'Oliver Nelson, avec un énorme plus : un excellent jeu de saxophone et un sens aigu de l'improvisation.
Le benjamin Albert, "Tootie", est le moins connu mais il a quand même commencé avec Coltrane (en 57), puis enregistré avec son frère Jimmy, Herbie Hancock et Yusef Lateef, excusez du peu !
En 1975, les trois frères décidèrent de créer un groupe, "The Heath Brothers" qui serait donc une agrégation de trois grands talents s'entendant parfaitement. Leur premier disque "Marchin' on" est scandaleusement méconnu, si ce n'est introuvable, et pourtant c'est un chef d'oeuvre ! Outre les trois frères, on y trouve le pianiste Stanley Cowell qui gagne à être connu, pour une session très originale du point de vue du son et des arrangements : Jimmy y joue de la flûte, le jeu de contrebasse de Percy est très original et très présent, tout en finesse et en légèreté, et sur le morceau en écoute, Cowell joue merveilleusement du piano à pouces. Ce morceau est la deuxième partie d'une suite, "Smilin' Billy", composée par Jimmy et qui occupait toute la face B du disque, la face A étant plus conventionnelle, mais très réussie aussi. En bref, si vous avez la chance de trouver ce disque, jetez-vous dessus et courez pour qu'on ne vous le pique pas !
L'aîné Percy, contrebassiste, est surtout connu pour avoir été membre permanent du Modern Jazz Quartet, et pour son jeu très fin, pour ne pas dire raffiné.
Le cadet Jimmy est celui qui m'intéresse le plus. C'est un saxophoniste, l'un des grands ténors des années 60, qui joue aussi de l'alto, du soprano et de la flûte. Mais avant tout, c'est un compositeur et un arrangeur hors pair. Miles Davis, notamment, utilisa ses services et enregistra plusieurs de ses thèmes. Ses disques en leader sont assez difficiles à trouver et se rapprochent moins du hard bop de Hank Mobley que de celui d'Oliver Nelson, avec un énorme plus : un excellent jeu de saxophone et un sens aigu de l'improvisation.
Le benjamin Albert, "Tootie", est le moins connu mais il a quand même commencé avec Coltrane (en 57), puis enregistré avec son frère Jimmy, Herbie Hancock et Yusef Lateef, excusez du peu !
En 1975, les trois frères décidèrent de créer un groupe, "The Heath Brothers" qui serait donc une agrégation de trois grands talents s'entendant parfaitement. Leur premier disque "Marchin' on" est scandaleusement méconnu, si ce n'est introuvable, et pourtant c'est un chef d'oeuvre ! Outre les trois frères, on y trouve le pianiste Stanley Cowell qui gagne à être connu, pour une session très originale du point de vue du son et des arrangements : Jimmy y joue de la flûte, le jeu de contrebasse de Percy est très original et très présent, tout en finesse et en légèreté, et sur le morceau en écoute, Cowell joue merveilleusement du piano à pouces. Ce morceau est la deuxième partie d'une suite, "Smilin' Billy", composée par Jimmy et qui occupait toute la face B du disque, la face A étant plus conventionnelle, mais très réussie aussi. En bref, si vous avez la chance de trouver ce disque, jetez-vous dessus et courez pour qu'on ne vous le pique pas !
mardi 15 janvier 2008
Jeu de Lois
Avant de faire de la daube, Hubert Laws a été un excellent sideman pour des pointures comme McCoy Tyner, Herbie Hancock, Freddie Hubbard et bien d'autres, chez qui la flûte a donc été une véritable valeur ajoutée. On le trouve, par exemple sur l'album "Asante" de McCoy et sur "Straight Life" de Freddie Hubbard.
Heureusement pour les amateurs de flûte, il a aussi enregistré en leader deux albums, en 1964 et 1965, "The Laws of Jazz" et "Flute by Laws", où il joue un jazz métissé de funk et de musique latine.
Malheureusement, par contre, quand il est revenu en studio en 1970, il avait abandonné ce style pour une mixture indigeste de jazz fusion, de classique et de pop. Qu'on ne se méprenne pas, je n'ai rien d'un puriste, j'aime les musiques métissées, mais pour la flûte des années 70, je recommande plutôt Bobbi Humphrey, disciple de Laws et de Herbie Mann qui a su faire une musique bien meilleure que ses deux mentors : plus funk, plus soul et surtout plus cohérente.
En écoute : "Let her go", tiré de "Flute by Laws".
Heureusement pour les amateurs de flûte, il a aussi enregistré en leader deux albums, en 1964 et 1965, "The Laws of Jazz" et "Flute by Laws", où il joue un jazz métissé de funk et de musique latine.
Malheureusement, par contre, quand il est revenu en studio en 1970, il avait abandonné ce style pour une mixture indigeste de jazz fusion, de classique et de pop. Qu'on ne se méprenne pas, je n'ai rien d'un puriste, j'aime les musiques métissées, mais pour la flûte des années 70, je recommande plutôt Bobbi Humphrey, disciple de Laws et de Herbie Mann qui a su faire une musique bien meilleure que ses deux mentors : plus funk, plus soul et surtout plus cohérente.
En écoute : "Let her go", tiré de "Flute by Laws".
dimanche 13 janvier 2008
Louez Mobley
Hank Mobley est le saxophoniste préféré des pinnipèdes, il faut voir les otaries dodeliner de la tête et claquer des nageoires en criant "Hank, Hank, Hank", alors que le phoque de l'Alaska lui, déprime en songeant à Marilyn Monroe.
Moi qui ne suis pas pinnipède, j'aime aussi beaucoup Hank Mobley. Lui qui faisait à peu près la même musique que les trompettistes Donald Byrd, Freddie Hubbard et Lee Morgan, qui a souvent enregistré avec eux, comme sideman ou comme leader, est plutôt méconnu par rapport à eux. Encore la malédiction des saxophonistes des années 60 : ils sont tous évalués par rapport à Coltrane (voire à Rollins) et ce n'est pas à leur avantage. Le critique Leonard Feather qualifiait Mobley d'un "champion, poids moyen, des saxophonistes" ce qui a détourné de lui pas mal d'auditeurs alors que ça n'était pas le but.
Mobley était présent au moment de la naissance du hard bop, avec Horace Silver et Art Blakey, avant qu'ils ne se séparent. C'est Silver qui a eu la garde de Mobley pendant plusieurs années, puis celui-ci a navigué de foyer en foyer : chez Milt Jackson, chez Miles Davis, chez Blakey à nouveau, il a même fait partie un moment de l'orchestre de Duke Ellington, tout ça en sortant de temps en temps un album en leader.
A partir de 1960, ses enregistrements chez Blue Note commencent à avoir beaucoup de succès, à commencer par "Soul Station" et "Roll Call". Je recommande aussi "Dippin'", "No Room for Squares", "A Slice of the Top", "Hi Voltage", "The Flip"... Arrêtons là ! En fait, tout simplement, chez Mobley tout est bon !
En écoute, "The Flip" , une perle de soul jazz, avec un groove d'enfer.
Moi qui ne suis pas pinnipède, j'aime aussi beaucoup Hank Mobley. Lui qui faisait à peu près la même musique que les trompettistes Donald Byrd, Freddie Hubbard et Lee Morgan, qui a souvent enregistré avec eux, comme sideman ou comme leader, est plutôt méconnu par rapport à eux. Encore la malédiction des saxophonistes des années 60 : ils sont tous évalués par rapport à Coltrane (voire à Rollins) et ce n'est pas à leur avantage. Le critique Leonard Feather qualifiait Mobley d'un "champion, poids moyen, des saxophonistes" ce qui a détourné de lui pas mal d'auditeurs alors que ça n'était pas le but.
Mobley était présent au moment de la naissance du hard bop, avec Horace Silver et Art Blakey, avant qu'ils ne se séparent. C'est Silver qui a eu la garde de Mobley pendant plusieurs années, puis celui-ci a navigué de foyer en foyer : chez Milt Jackson, chez Miles Davis, chez Blakey à nouveau, il a même fait partie un moment de l'orchestre de Duke Ellington, tout ça en sortant de temps en temps un album en leader.
A partir de 1960, ses enregistrements chez Blue Note commencent à avoir beaucoup de succès, à commencer par "Soul Station" et "Roll Call". Je recommande aussi "Dippin'", "No Room for Squares", "A Slice of the Top", "Hi Voltage", "The Flip"... Arrêtons là ! En fait, tout simplement, chez Mobley tout est bon !
En écoute, "The Flip" , une perle de soul jazz, avec un groove d'enfer.
vendredi 11 janvier 2008
Restez Kool
Si, comme moi, vous avez été ado dans les années 80, vous avez sûrement un souvenir affreux de Kool and the Gang : un groupe jouant une daube au delà de toute mesure, battu seulement par Imagination ! Ce groupe, avez-vous pensé, vient tout juste d'être créé et ne laissera pas de marque dans l'histoire de la musique.
Grave erreur ! Kool and the Gang existe depuis 1964, a sorti son premier album en 1969 et c'est un chef d'oeuvre de funk jazz. Kool and the Gang est en fait le groupe de funk ayant le plus de connections avec le jazz, leurs premiers albums sont très instrumentaux et proches de la musique de Freddie Hubbard ou Donald Byrd. Ils ont même enregistré un morceau intitulé "I remember John W. Coltrane". En fait, ils n'ont commencé à faire de la daube qu'en 1976, soit à peu près en même temps que tout le monde. Avant ça, ils ont enregistré 6 albums excellents pour lesquels ils méritent d'être reconnus. Ils ont aussi sorti, en 1974, une compil de leurs morceaux instrumentaux, les plus jazz donc, intitulée "Kool Jazz", hautement recommandable si vous voulez vous contenter d'un seul album, ce qui serait dommage !
En écoute : "Chocolate Buttermilk". Faites écouter ça à vos amis, pour ensuite leur avouer qu'il s'agit de Kool and the Gang, ils en avaleront leur dentier ou vous traiteront de menteur !
Grave erreur ! Kool and the Gang existe depuis 1964, a sorti son premier album en 1969 et c'est un chef d'oeuvre de funk jazz. Kool and the Gang est en fait le groupe de funk ayant le plus de connections avec le jazz, leurs premiers albums sont très instrumentaux et proches de la musique de Freddie Hubbard ou Donald Byrd. Ils ont même enregistré un morceau intitulé "I remember John W. Coltrane". En fait, ils n'ont commencé à faire de la daube qu'en 1976, soit à peu près en même temps que tout le monde. Avant ça, ils ont enregistré 6 albums excellents pour lesquels ils méritent d'être reconnus. Ils ont aussi sorti, en 1974, une compil de leurs morceaux instrumentaux, les plus jazz donc, intitulée "Kool Jazz", hautement recommandable si vous voulez vous contenter d'un seul album, ce qui serait dommage !
En écoute : "Chocolate Buttermilk". Faites écouter ça à vos amis, pour ensuite leur avouer qu'il s'agit de Kool and the Gang, ils en avaleront leur dentier ou vous traiteront de menteur !
mercredi 9 janvier 2008
Donne moi du riz Cherry
Beaucoup d'artistes free, après avoir intégré la world music à leurs compositions dans les années 60, ont fait le contraire dans les années 70 : intégrer le free à une musique à dominante world. C'est le cas de Pharoah Sanders, d'Alice Coltrane, de Gato Barbieri et aussi de Don Cherry, notamment sur ce formidable album datant de 1975.
Que les puristes et les étroits d'esprits se cachent la tête dans le sable, et que les amateurs de tous genres de musiques ouvrent grand leurs oreilles, ils seront servis, il y a de tout dans cet album : world, free, jazz électrique, funk, avec des instruments ou arrangements étonnants ( pédale wah-wah sur la basse acoustique de Charlie Haden, bongos électriques, voix chantant des paroles incompréhensibles...). Bref, ce riz brun est un régal de tous les instants, gorgez vous-en jusqu'à satiété, c'est excellent pour la santé et le moral.
En écoute : "Brown rice", groove baby !
lundi 7 janvier 2008
J'essaie, j'essaie, mais...
- J'ai un problème docteur, je n'arrive pas à éprouver la moindre émotion lorsque j'écoute Sonny Rollins.
- C'est effectivement inhabituel ! Vous savez pourtant que Rollins est la principale référence, après Coltrane, pour tous les saxophonistes issus des années 60 ?
- Eh oui, je le sais bien, mais il me laisse froid et son jeu de saxo m'est complètement indifférent ! Comme en plus il a relativement peu composé, je ne retiens rien de lui.
- Même pas sa période hard bop ?
- Si, quand même ! Je ne peux pas ignorer les disques avec Monk, avec Clifford Brown et Max Roach, mais... c'est eux que j'aime, pas Rollins. Par contre, dès qu'il commence à se passer de piano, je décroche, je m'endors.
- Et "The bridge", quand il revient en 62, après sa période de retrait ?
- Oui, c'est bien... je l'écoute de temps en temps, mais j'ai toujours cette sensation bizarre qu'il ne finit pas ses phrases, et ça m'agace ! On est loin des nappes de sons de Coltrane ! Et puis, les morceaux ne sont pas terribles : des standards encore, à part un ou deux titres originaux.
- A partir de cet album il devient quand même plus original !
- Parlons-en ! Quand il joue avec les musiciens d'Ornette Coleman, on dirait une carpe mainstream au milieu de lapins free ! Et ensuite, ça empire, il se met à jouer de la biguine et de la calypso, on est loin du tragique coltranien...
- Bon, écoutez... je ne peux rien pour vous ; il semble que vous aimiez trop Coltrane pour apprécier Rollins. Mais, vous savez, on ne passe pas forcément pour un imbécile lorsqu'on affirme ne pas aimer Rollins. Je suis même persuadé qu'il existe d'autres amateurs de jazz dans votre cas.
- Vous croyez, docteur... Vous ne dites pas ça pour me rassurer, au moins ?
- Euh... Pour être honnête... Bon allez, choisissez nous un morceau, pour voir !
- "Valse hot" en 1956, celui là est vraiment superbe...
- ... avec Roach et Brown !
- Eh oui... Désolé !
- C'est effectivement inhabituel ! Vous savez pourtant que Rollins est la principale référence, après Coltrane, pour tous les saxophonistes issus des années 60 ?
- Eh oui, je le sais bien, mais il me laisse froid et son jeu de saxo m'est complètement indifférent ! Comme en plus il a relativement peu composé, je ne retiens rien de lui.
- Même pas sa période hard bop ?
- Si, quand même ! Je ne peux pas ignorer les disques avec Monk, avec Clifford Brown et Max Roach, mais... c'est eux que j'aime, pas Rollins. Par contre, dès qu'il commence à se passer de piano, je décroche, je m'endors.
- Et "The bridge", quand il revient en 62, après sa période de retrait ?
- Oui, c'est bien... je l'écoute de temps en temps, mais j'ai toujours cette sensation bizarre qu'il ne finit pas ses phrases, et ça m'agace ! On est loin des nappes de sons de Coltrane ! Et puis, les morceaux ne sont pas terribles : des standards encore, à part un ou deux titres originaux.
- A partir de cet album il devient quand même plus original !
- Parlons-en ! Quand il joue avec les musiciens d'Ornette Coleman, on dirait une carpe mainstream au milieu de lapins free ! Et ensuite, ça empire, il se met à jouer de la biguine et de la calypso, on est loin du tragique coltranien...
- Bon, écoutez... je ne peux rien pour vous ; il semble que vous aimiez trop Coltrane pour apprécier Rollins. Mais, vous savez, on ne passe pas forcément pour un imbécile lorsqu'on affirme ne pas aimer Rollins. Je suis même persuadé qu'il existe d'autres amateurs de jazz dans votre cas.
- Vous croyez, docteur... Vous ne dites pas ça pour me rassurer, au moins ?
- Euh... Pour être honnête... Bon allez, choisissez nous un morceau, pour voir !
- "Valse hot" en 1956, celui là est vraiment superbe...
- ... avec Roach et Brown !
- Eh oui... Désolé !
samedi 5 janvier 2008
Ténors à la traine
Nom de Dieu, ce que c'est dur de s'intéresser à un autre saxophoniste que Coltrane lorsque votre jazz favori est celui des années 60 ! Pour la trompette comme pour le piano, il existe dans cette période suffisamment de géants pour diversifier les écoutes, mais Trane domine tout, c'est un sur-géant, dont l'influence dépasse largement les limites de son instrument et aussi celles du jazz lui-même. Bon... relevons nos manches et allons-y !
En fait, artistes free mis à part, j'ai déjà parlé de deux saxophonistes précédemment, mais c'était facile, ils étaient, pour l'un quasi inconnu (Tina Brooks) et pour l'autre très typé dans son jeu (Booker Ervin). J'ai soigneusement évité les géants Rollins et Shorter, et même les grands Henderson, Mobley, Heath, que l'on commence à redécouvrir, grâce à une série de rééditions judicieuses.
Commençons par Wayne Shorter. Pour moi, c'est avant tout une référence comme compositeur, même si son influence sur les saxophonistes des années 80 est reconnue. Il a commencé à se faire remarquer comme membre des Jazz Messengers, jusqu'à ce que Miles Davis ne le chipe à Art Blakey, qui ne lui a jamais pardonné. Il faut dire que Shorter est le principal compositeur des morceaux du deuxième grand quintette de Davis, devant Hancock, et bien plus encore devant Miles ! En même temps, il sort des albums magnifiques sous son propre nom, dont "Speak no evil" (1964), qui est souvent considéré comme le point culminant de sa discographie. En fait, tous ses albums de 64 à 67 sont de très grands disques de jazz. J'ai une préférence pour "Adam's apple" (1966) dont le morceau éponyme est en écoute plus bas.
A partir de 1970, Shorter cesse de m'intéresser, il crée Weather report et joue du jazz fusion, dont il est l'une des principales références, fait des apparitions dans des disques de pop, puis revient à ce qu'il jouait dans les années 60, ce qui est certainement alimentaire, mon cher Watson !
Prochain épisode : Sonny Rollins, si j'y arrive ! Et j'essaierais de faire... shorter.
En fait, artistes free mis à part, j'ai déjà parlé de deux saxophonistes précédemment, mais c'était facile, ils étaient, pour l'un quasi inconnu (Tina Brooks) et pour l'autre très typé dans son jeu (Booker Ervin). J'ai soigneusement évité les géants Rollins et Shorter, et même les grands Henderson, Mobley, Heath, que l'on commence à redécouvrir, grâce à une série de rééditions judicieuses.
Commençons par Wayne Shorter. Pour moi, c'est avant tout une référence comme compositeur, même si son influence sur les saxophonistes des années 80 est reconnue. Il a commencé à se faire remarquer comme membre des Jazz Messengers, jusqu'à ce que Miles Davis ne le chipe à Art Blakey, qui ne lui a jamais pardonné. Il faut dire que Shorter est le principal compositeur des morceaux du deuxième grand quintette de Davis, devant Hancock, et bien plus encore devant Miles ! En même temps, il sort des albums magnifiques sous son propre nom, dont "Speak no evil" (1964), qui est souvent considéré comme le point culminant de sa discographie. En fait, tous ses albums de 64 à 67 sont de très grands disques de jazz. J'ai une préférence pour "Adam's apple" (1966) dont le morceau éponyme est en écoute plus bas.
A partir de 1970, Shorter cesse de m'intéresser, il crée Weather report et joue du jazz fusion, dont il est l'une des principales références, fait des apparitions dans des disques de pop, puis revient à ce qu'il jouait dans les années 60, ce qui est certainement alimentaire, mon cher Watson !
Prochain épisode : Sonny Rollins, si j'y arrive ! Et j'essaierais de faire... shorter.
jeudi 3 janvier 2008
La flûte en avant
Tout le monde connaît au moins un flûtiste de jazz. Malheureusement, pour la plupart c'est Herbie Mann. Il faut dire qu'il a su se faire connaître, il est dans tous les bons coups et change de style en même temps que le public : swing, cool jazz, hard bop, soul jazz, jazz rock, pop... Il est vrai qu'il a su ne jouer que de la flûte, et quand vous cherchez un disque avec de la flûte uniquement, et c'est mon cas, vous n'avez pas tellement le choix ! Trois disques de lui me semblent supportables : "Live at the Village Gate" pour ses longs morceaux inspirés de Coltrane, "Nirvana" parce que c'est en duo avec Bill Evans, "Push push" parce que Duane Allman est le guitariste, et chaque solo de Duane est à rechercher étant donné la brièveté de sa carrière.
Parlons maintenant des vrais artistes ! La plupart sont flûtistes en plus d'être saxophonistes ou clarinettistes. Les trois plus grands génies multi-instrumentistes sont Yusef Lateef, Roland Kirk et Eric Dolphy : je chéris les morceux avec flûte de leur répertoire, mais j'adore aussi tout le reste. Certains auraient gagné à ne jouer que de la flûte, c'est le cas de Charles Lloyd, excellent flûtiste mais piètre saxophoniste. D'autres, comme Hubert Laws, sont excellents en accompagnateurs mais font de la daube en solo.
Arrive maintenant le moment de choisir un extrait. Une fois n'est pas coutume, je choisis un artiste swing ; en effet, son jeu de saxophone est plus proche de Coleman Hawkins que de Charlie Parker. Comme flûtiste il en a inspiré beaucoup, c'est peut être lui qui, lorsqu'il était dans l'orchestre de Count Basie, a fait accepter la flûte comme un instrument de jazz, et il a l'un des plus beaux et des plus purs sons de flûte qui existe. C'est la raison pour laquelle j'ai conservé cet enregistrement, bien que je n'écoute guère ce genre de musique : pour l'amour de la flûte uniquement ! Il s'agit de Frank Wess et le morceau s'appelle "It's so peaceful in the country", ce qui ne doit pas, à mon avis, être traduit par "Putain, c'que c'est calme la campagne !"
Parlons maintenant des vrais artistes ! La plupart sont flûtistes en plus d'être saxophonistes ou clarinettistes. Les trois plus grands génies multi-instrumentistes sont Yusef Lateef, Roland Kirk et Eric Dolphy : je chéris les morceux avec flûte de leur répertoire, mais j'adore aussi tout le reste. Certains auraient gagné à ne jouer que de la flûte, c'est le cas de Charles Lloyd, excellent flûtiste mais piètre saxophoniste. D'autres, comme Hubert Laws, sont excellents en accompagnateurs mais font de la daube en solo.
Arrive maintenant le moment de choisir un extrait. Une fois n'est pas coutume, je choisis un artiste swing ; en effet, son jeu de saxophone est plus proche de Coleman Hawkins que de Charlie Parker. Comme flûtiste il en a inspiré beaucoup, c'est peut être lui qui, lorsqu'il était dans l'orchestre de Count Basie, a fait accepter la flûte comme un instrument de jazz, et il a l'un des plus beaux et des plus purs sons de flûte qui existe. C'est la raison pour laquelle j'ai conservé cet enregistrement, bien que je n'écoute guère ce genre de musique : pour l'amour de la flûte uniquement ! Il s'agit de Frank Wess et le morceau s'appelle "It's so peaceful in the country", ce qui ne doit pas, à mon avis, être traduit par "Putain, c'que c'est calme la campagne !"
mardi 1 janvier 2008
Bonne année monkienne à tous
Impossible de commencer l'année sans Monk ! Voici "Criss cross" tiré de l'album du même nom : le second album en studio pour Columbia (1962), après "Monk's dream", avec le fameux quartet : Rouse, Ore & Dunlop.
Cet album est fabuleux de bout en bout, à écouter en boucle quand vous sentez que ça crisse, qu'on vous cherche des crosses ou qu'on vous fait des crasses.
Cet album est fabuleux de bout en bout, à écouter en boucle quand vous sentez que ça crisse, qu'on vous cherche des crosses ou qu'on vous fait des crasses.
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