Nom de Dieu, ce que c'est dur de s'intéresser à un autre saxophoniste que Coltrane lorsque votre jazz favori est celui des années 60 ! Pour la trompette comme pour le piano, il existe dans cette période suffisamment de géants pour diversifier les écoutes, mais Trane domine tout, c'est un sur-géant, dont l'influence dépasse largement les limites de son instrument et aussi celles du jazz lui-même. Bon... relevons nos manches et allons-y !
En fait, artistes free mis à part, j'ai déjà parlé de deux saxophonistes précédemment, mais c'était facile, ils étaient, pour l'un quasi inconnu (Tina Brooks) et pour l'autre très typé dans son jeu (Booker Ervin). J'ai soigneusement évité les géants Rollins et Shorter, et même les grands Henderson, Mobley, Heath, que l'on commence à redécouvrir, grâce à une série de rééditions judicieuses.
Commençons par Wayne Shorter. Pour moi, c'est avant tout une référence comme compositeur, même si son influence sur les saxophonistes des années 80 est reconnue. Il a commencé à se faire remarquer comme membre des Jazz Messengers, jusqu'à ce que Miles Davis ne le chipe à Art Blakey, qui ne lui a jamais pardonné. Il faut dire que Shorter est le principal compositeur des morceaux du deuxième grand quintette de Davis, devant Hancock, et bien plus encore devant Miles ! En même temps, il sort des albums magnifiques sous son propre nom, dont "Speak no evil" (1964), qui est souvent considéré comme le point culminant de sa discographie. En fait, tous ses albums de 64 à 67 sont de très grands disques de jazz. J'ai une préférence pour "Adam's apple" (1966) dont le morceau éponyme est en écoute plus bas.
A partir de 1970, Shorter cesse de m'intéresser, il crée Weather report et joue du jazz fusion, dont il est l'une des principales références, fait des apparitions dans des disques de pop, puis revient à ce qu'il jouait dans les années 60, ce qui est certainement alimentaire, mon cher Watson !
Prochain épisode : Sonny Rollins, si j'y arrive ! Et j'essaierais de faire... shorter.
Un autre géant du saxo un peu oublié : Coleman Hawkins. Comme il a beaucoup oeuvré et avec pas mal de monde , pendant pas mal de temps et dans beaucoup de styles , il est plus difficile à simplifier.
RépondreSupprimerColeman Hawkins est un géant d'avant Parker, c'est même La référence ultime pour cette période. J'ai infiniment de respect pour lui, mais je ne peux pas écouter ce style de musique et cette façon de jouer, lente, avec beaucoup de vibrato.
RépondreSupprimerPour les mêmes raisons, je ne parlerais pas non plus sur ce blog de pointures telles que Lester Young ou Johnny Hodges, qui sont, avec Hawk, des références pour les saxophonistes suivants.
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