mercredi 5 septembre 2007

Allons siffler sur la colline


Il y a deux façons de faire la révolution en musique : de l'intérieur du courant majoritaire (mainstream) ou de l'extérieur. Mais, l'extérieur finit toujours par l'emporter car il crée de nouvelles formes. Aussi le nom d'Andrew Hill évoque-t-il peu de chose aujourd'hui. Tout au plus une ressemblance avec Underhill (Soucolline), le pseudo que prend Frodon en arrivant à l'auberge du Poney Fringant. Mais, par Saint-Lazare, je m'égare ! Revenons à Andrew, c'était un compositeur et pianiste très original, dans la filiation de Monk, donc. Il était à l'avant-garde du mainstream, donc à l'arrière-garde de l'avant-garde... vous me suivez ? Son nom a été plus ou moins effacé par les McCoy Tyner, Coltrane, Coleman and co : le free a tout balayé et il n'est rien resté des expériences, finalement trop canalisées par la structure hard-bop, d'Andrew Hill. Ah, si seulement il avait osé porter l'anneau en Mordor ! Mince, je dérive encore ; pensées farfelues, flammes d'Udun, retournez dans l'ombre, vous ne passerez pas !
Pour gagner sa vie, en plus de ses disques, qui ne se vendaient pas assez, Andrew Hill s'est tourné vers l'enseignement ; il a quand même une discographie assez fournie qui va de 1960 à 2006 (il nous a quitté en avril dernier) et qui comporte peu de scories. A ceux qui veulent découvrir cette musique, comment dire... elfique, je recommande les albums "Point of departure", "Dance with death" ou "Passing ships" pour avoir idée du fabuleux compositeur de thèmes et de rythmes complexes qu'il était ; et aussi, pour son jeu original de piano : "Invitation" enregistré en trio. Dans ces disques, comme dans la plupart de ses enregistrements, l'intégralité des morceaux est composée par lui.
En écoute, voici "Dance with death" (et ce n'est pas du death jazz !) :

1 commentaire:

  1. Le coffret MOSAIC SELECT de la période 67-70 est renversant.

    - Sessions enregistrés avec cordes, pour une musique toute en élégance, délicatesse & retenue.

    - Morceaux avec un orgue vaudou à la Larry Young dans Bitches Brew !

    - Passages Free avec des solos rauques, tempétueux & cathartiques de Robin Kenyatta, Sam Rivers & Howard Johnson : & parfois, tous ses souffleurs s'arrachent ensemble !!!

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