samedi 15 septembre 2007
Kiffe Keith, bourricot !
En ces temps perturbés, où le côté people des artistes a tendance à primer sur leurs créations, il devient difficile de garder de l'estime pour la diva capricieuse qu'est devenu Keith Jarrett. On savait déjà qu'il était difficile sur le choix des pianos et qu'il pouvait annuler un concert simplement parce que l'instrument mis à sa disposition ne lui convenait pas (à titre de comparaison, Monk jouait sur n'importe quel piano même désaccordé et ça sonnait comme du Monk). Ces derniers temps, l'attitude de keith face au public est devenue de plus en plus agressive, voire hystérique. Il ne supporte aucun bruit parasite (à part les cigales de Juan-Les-Pins), ce qui ne l'empêche pas de marmonner continuellement pendant qu'il joue, à la manière de Glenn Gould. Dernièrement, en concert en Allemagne, il aurait même incité les spectateurs à s'en prendre aux possesseurs de téléphones portables et d'appareils photos. Il lui arrive aussi d'arrêter son concert en plein milieu et de s'en aller. Voici une petite liste de ce qui l'agace :
- qu'un avion passe.
- qu'une mouche pète.
- que le polo du type au premier rang soit boutonné jusqu'en haut.
- qu'un spectateur japonais, bouleversé, se fasse hara-kiri pendant le concert.
- que les rangées de la salle ne soient pas bien parallèles.
- que l'avion qui était passé tout à l'heure s'écrase sur la scène.
Malgré tout il faut kiffer Keith. Il a introduit le lyrisme dans le piano. Dès ses débuts, dans le quartet de Charles Lloyd, il s'est fait remarquer pour ses improvisations denses et mélodiques. Le "Köln Concert" (1975) est l'un des plus beau disques que je connaisse avec ses vagues d'inspiration, qui montent en puissance, puis déferlent et vous submergent d'émotion. La "Survivor's Suite" (1976) est toute aussi belle, moins épurée mais plus jazz, et des moments mélancoliques à pleurer ! Je recommande aussi l'album "Expectations" (1972) dans lequel, en plus du quartet classique (Jarrett, Redman, Haden, Motian), on peut entendre le guitariste Sam brown et le percussionniste Airto Moreira. Tiré de cet album, voici "Sundance" :
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J'en ai rêvé de ce disque (véridique;)
RépondreSupprimerEt l'extrait est comme je l'imaginais: Chargé, Jazzy, Funky Ouah!! je pensais pas que Keith avait un jour naviqué sur ses eaux là.
( Et sa mauvaise humeur n'est malheureusement pas légendaire, peut être une conséquence de sa maladie...)