vendredi 21 septembre 2007

Jamais deux sans trois


Freddie Hubbard cumule deux handicaps de taille : il a le prénom de Freddie Mercury et le nom de Ron Hubbard. Ca aurait pu être pire, il aurait pu s'appeler Ron Mercury, et être l'homonyme d'un acteur porno ! Certes, comme entrée en matière, c'est très con... de plus je ne sais même pas s'il existe un Ron Mercury. Revenons à Freddie Hubbard... lui il existe, et pas qu'un peu ! Mais à l'heure où j'écris ces lignes, il approche de ses 70 ans et j'espère qu'il va bien.
Hub est le troisième larron du trio de tête des trompettistes post Clifford Brown, et j'ai déjà parlé de Lee Morgan et Donald Byrd. Des trois, c'est le plus incontournable, il a participé à une floppée de disques essentiels des années 60, il suffira de citer "Free jazz" d'Ornette Coleman, "Blues and the abstract truth" d'Oliver Nelson, "Out to lunch" d'Eric Dolphy, "Ascension" de Coltrane, ou encore "Maiden Voyage" de Herbie Hancock. Par contre, il ne joue pas sur "Tirelipinpon sur le chihuahua" de Carlos, mais on ne peut pas être partout !
En leader, il a enregistré quelques chefs d'oeuvre, à commencer par son premier disque : "Open sesame" à 22 ans, avec ses potes McCoy Tyner (star en devenir) et le mésestimé Tina Brooks dont j'ai déjà parlé. C'est de cet album qu'est tiré "Gypsy blue", en écoute plus bas, un titre composé par Brooks qui mériterait de figurer dans toute anthologie du hard bop.
Je recommande aussi "Breaking point" et "Blue spirits", un hard bop plus aventureux, à la Andrew Hill ; et pour finir, les albums du début des années 70, à commencer par Straight life", tirant vers le funk et la soul, comme les albums de Donald Byrd de la même époque, mais en plus jazz, avec de superbes arrangements et des accompagnateurs intéressants comme Georges Benson, Airto Moreira, ou encore Hubert Laws (à la flûte).
Pour terminer, j'avoue qu'en ces temps difficiles où l'on voit disparaître à la chaîne tous les grands noms du jazz des années 60, bien qu'il n'enregistre plus depuis un bon moment à cause de problèmes de santé, j'aurais beaucoup de peine le jour où j'apprendrais la mort de Freddie Hubbard, alors que l'annonce de celle de Wynton Marsalis ne devrait pas m'empêcher de reprendre des nouilles.

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