Récemment, j'ai lu la critique la plus débile que je connaisse d'un album de jazz, sur un site fameux que je ne nommerais pas où on trouve toutelamusiquepointcom. Le chroniqueur se plaignait du sort que faisait subir Pharoah Sanders à une ballade jugée "presque sacrée" : "Naïma" de John Coltrane sur l'album "Live at the Village Vanguard again". Il existerait donc des standards auquel on n'aurait pas le droit de toucher tellement ils sont beaux ? Autant remettre en question les principes même du jazz ! Coltrane lui-même n'a jamais joué "Naïma" deux fois de la même façon et, s'il a engagé Sanders, c'est justement pour son côté passionné, généreux et furieux, pas pour faire un background de musique d'ascenseur.
Pharoah Sanders est un artiste qui ne triche pas, il joue comme en transe et peut passer d'un son très doux à une suite de hurlements déchirants, sans transition. Avec Coltrane sur les derniers albums et surtout sur les "live", il déchaine un pandémonium qui peut durer 20 ou 30 minutes d'affilée et qui ne peut pas laisser indifférent. Soit vous éteignez au bout de 30 secondes en vous disant : "Autant se mettre la tête dans un mixeur et appuyer sur le bouton ", soit vous continuez jusqu'au bout fasciné et comme hypnotisé, ce qui est mon cas (pour moi, le cauchemar c'est plutôt 30 secondes de sucreries à la Barbra Streisand).
Après la mort de Trane, Sanders a sorti sous son nom quelques albums fabuleux où il visite les musiques du monde (Afrique, Amérique du Sud, Asie) en continuant à jouer free et en ajoutant à son saxo une foultitude d'instruments : flûtes, cloches, gongs et autres percussions variées, corne de vache, bailophone...
Je recommande particulièrement "Thembi" (1970) dont voici un extrait (très difficile à choisir tant l'album est varié et sans temps faibles) :
PHAROAH SAUNDERS qui a collaboré l'année dernière avec Sleep Walker, un groupe de..Club Jazz Japonais. Comme quoi le monde est petit mais le respect est grand^^
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