samedi 9 juin 2007

Passage de témoin entre géants du jazz



En 1955 Miles Davis engage John Coltrane et forme ce qui deviendra le mythique premier quintette avec Red Garland au piano, Philly Joe Jones à la batterie et Paul Chambers à la contrebasse.

Trane est camé jusqu'à l'os et il a tendance à entraîner ses petits camarades de jeu, notamment Philly Joe, dans la défonce. Ce n'est pas du tout du goût de Miles qui a arrêté la drogue trois ans plus tôt :
"J'ai choisi la méthode la plus difficile, la cold turkey ("dinde froide", un sevrage brutal). Je suis resté douze jours à fixer le plafond et j'engueulais tout le monde autour de moi. J'étais trempé d'une sueur froide, mon nez et mes yeux coulaient. Chaque fois que j'essayais de manger, je dégueulais. Mes pores étaient tout dilatés et je dégageais une odeur de bouillon de poule. Puis ça c'est enfin arrêté."
Trane va de plus en plus mal, sur scène il commence à voir des hamsters qui jouent du banjo. Un jour il se plaint à Miles que l'un d'eux, Harvey, celui qui a une moustache rose, lui a piqué ses chamallows. Excédé, Miles dévisse et le vire !
Et c'est tant mieux pour tout le monde, ce qui va arriver ensuite est une grande page de l'histoire du jazz moderne :
Miles va former son deuxième quintette avec Herbie Hancock, Wayne Shorter, Ron Carter et Tony Williams et jouera alors ce qui reste le top du top du hard bop.
Et Coltrane va faire ses classes avec le seul et unique génie du jazz : Monk !
Pour donner une idée, c'est un peu comme si Beethoven avait fait un stage chez Mozart avant de révolutionner la musique européenne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire