mardi 30 septembre 2008

Pour rester dans le cochon...


... et tiens ! encore un aveugle : Moondog.
Sur le disque "H'Art Songs" de 1978, il se met à chanter des perles de chansons répétitives minimalistes, avec un petit côté Robert Wyatt.

Le premier titre est "Pigmy pig" et commence par un cri de cochon. Essayez donc de vous l'oter de la tête !


dimanche 28 septembre 2008

Le blues du cochon

Quand deux génies du jazz se rencontrent, ça fait généralement des étincelles. Quand ces deux génies sont aussi allumés que Charles Mingus et Rahsaan Roland Kirk, c'est une déflagration qui vous scotche les synapses à l'intérieur du crâne !
Des musiciens qui ont fait partie de son workshop, il n'y en a que deux que Mingus respectait et qu'il n'aurait jamais essayé d'humilier ni de frapper : Eric Dolphy et Roland Kirk ; les deux seuls, il est vrai, qui soient à son niveau.

Kirk a participé à l'enregistrement de deux disques de Mingus, dont le fabuleux "Oh Yeah !" en 1961, et on ne peut que regretter l'absence d'autres enregistrements de ce genre, tant l'osmose est parfaite entre ces deux fous furieux ! Le moins que l'on puisse dire est que la musique que l'on entend là, tout en étant profondément ancrée dans la tradition du jazz (Mingus et Kirk sont tous deux de vraies encyclopédies du jazz), est tout sauf conventionnelle.

Ce disque a ceci de particulier, dans la discographie de Mingus, qu'il n'y joue pas de la basse. Il a engagé un autre bassiste, Doug Watkins, pendant qu'il accompagne le groupe au piano et au chant, ou plutôt devrait-on dire au cri ! On trouve, sur cet album, des titres fabuleux comme "Wham bam thank you Ma'am", "Oh Lord don't let them drop that atomic bomb on me", "Eat that chicken", et le fameux "Hog callin' blues" que je mets en écoute, où la fureur des cris de Mingus et du jeu de Kirk (imitation de cris de cochon) sont à leur paroxysme. Il faut dire que la traduction (à la louche) de ce titre donne quelque chose du genre : "La complainte du porc, le soir au fond de son auge, alors qu'il vient de remarquer le regard de convoitise du fermier et qu'il appelle sa maman pour qu'elle le rassure".

Découvrez Charles Mingus!

samedi 27 septembre 2008

Abusons de la bouteille

Après le frisson, le groove, et un sommet s'il vous plait ! "The Bottle" de Gil-Scott Heron. Allez... au goulot !

mercredi 24 septembre 2008

La machine à frissons

Avez-vous déjà ressenti ce frisson qui vous remonte l'échine quand la musique vous prend aux tripes ? Il y a certains morceaux qui me le déclenchent à chaque fois, presque mécaniquement ; impossible d'y échapper. C'est le cas de ces deux lieder de Richard Stauss, les deux derniers des quatre derniers.
Essayez voir...

mercredi 17 septembre 2008

Si t'as froid, mets ton Weston

Dans le genre african jazz, il est un sommet indépassable : "Africa/Brass" de Coltrane. Mais Coltrane n'a pas exploré cette voie. En un chef d'oeuvre il avait tout dit (enfin... presque ! N'oublions pas le superbe "Kulu Se Mama"). Vers qui se tourner alors, si l'on aime cette musique ? Abdullah Ibrahim, bien sûr, l'africain du cap, ou alors... Randy Weston.
Weston n'est pas africain, lui, il est né à Brooklyn ! Mais ses deux principales influences sont les mêmes que celles d'Ibrahim, et elles coulent de source pour tout jazzman voulant retrouver ses racines : Duke Ellington et Thelonious Monk (Rappelons que, selon Ibrahim, le style de Monk, si inhabituel et perturbant pour les musiciens américains, semble au contraire tout naturel aux africains). Weston est donc l'un de ces rares pianistes inspirés par Monk, ce qui me le rend d'emblée fort sympatique.
En 61 et 63 il visite le Nigeria, puis finit par s'installer au Maroc à la fin des années 60. Durant ces années, il puise son inspiration dans la musique gnawa et enregistre de superbes disques (Uhruru Africa, High life, African cookbook, Blue Moses, Tanjah, pour se limiter à ceux que je connais), pour d'obscurs labels, ce qui les rend difficile à dénicher malheureusement, car ils valent le détour. Cerise sur le gâteau, on a l'avantage d'y retrouver souvent Booker Ervin au ténor, ce qui est toujours un plaisir.
Pour se faire une idée, voici un "African cookbook" fascinant et envoutant :

Découvrez Randy Weston!

vendredi 12 septembre 2008

Comme une envie de chanter sur l'eau !

- Encore du Schubert ! Qu'est-ce qui ne va pas Bill ?
- Je ne sais pas, j'en avais besoin, c'est tout.
- Mais je croyais que tu avais arrêté !
- Oui... mais bon... on a parlé de Schubert au boulot ce matin et... j'ai eu envie d'en reprendre !
- Tu peux m'en parler, je suis ton parrain après-tout. Tu veux aller à une réunion ce soir ?
- Non, écoute... Je ne pense pas que ce soit nécessaire, j'ai juste écouté "Auf dem wasser zu singen", c'est pas comme si je m'étais enfilé le quintette en ut !
- C'est pas rien quand même ce lied ! Il te reste dans la tête, c'est dur de s'en défaire. Alors fais gaffe quand-même !
- Ok, c'est promis, demain je me remets au jazz et on n'en parle plus.

Découvrez Barbara Bonney!

jeudi 11 septembre 2008

dimanche 7 septembre 2008

De l'air, de l'air !

Si vous avez entendu parler de respiration circulaire sans en entendre, ou mieux, en voir les effets, cette vidéo est pour vous. Elle permet aussi de rappeler ce qui semble maintenant une évidence : Roland Kirk est le plus grand saxophoniste après Bird et Trane et, si les critiques avaient bien voulu fermer les yeux et l'écouter vraiment, ils en auraient vite été convaincus. Pour la petite histoire, tous ceux qui, ont essayé de jouter avec Kirk y ont perdu des plumes. Heureusement il y avait parfois une âme charitable pour leur glisser à l'oreille : "Laisse tomber, il n'arrêtera jamais !". Un bonus pour ceux qui iront jusqu'au bout du film : à la fin Kirk fracasse sa chaise par terre comme une rock star !
" Volunteered slavery"